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Cachez ces saints que l'on ne saurait voir ! Le mot est facile pour aborder l'étonnant périple des statues de l'église sainte Geneviève devenue depuis le Panthéon. C'est Louis XV qui, en 1764, pose la première pierre de cette nouvelle église dédiée à la sainte patronne des Parisiens qui domine la ville par son emplacement stratégique. Au cœur du centre historique de la cité antique, elle s'établit à deux pas de l'Université et des reliques de la sainte. Devenu Panthéon sous la Révolution, en 1791, l'édifice oscille entre sanctuaire laïc et sanctuaire catholique pendant près d'un siècle. Tour à tour église puis nécropole nationale, sa fonction évolue avec les régimes politiques jusqu'à garder définitivement son rôle de Panthéon en 1885, sous la Troisième République, avec les funérailles de Victor Hugo.
Ces allers-retours incessants pèsent aussi sur le patrimoine que l'édifice abrite. La situation en devient presque cocasse pour les huit statues de marbre qui habillent désormais la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Vaast d'Arras. Le Panthéon, hélas, a déjà revêtu sa fonction laïque lorsque ces œuvres, commandées par l'État en 1874 pour l'église Sainte-Geneviève aux grands maîtres de la statuaire du XIXe siècle, sont finalement livrées. Puisque Paris n'a pas voulu les accueillir, saint Jean de Matha, saint Bernard, saint Rémi, saint Grégoire de Tours, saint Eloi, saint Denis, saint Martin, saint Germain et sainte Geneviève ont ainsi trouvé refuge dans la cathédrale du Pas-de-Calais en 1934. C'est ainsi que cette équipe flamboyante, qui demeure propriété de l'État, s'est établie dans les plaines d'Artois. Oserait-on conclure avec la célèbre devise pour lui faire dire pieusement : "Aux grands saints, la patrie reconnaissante" ?