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Son clocher attendait de pouvoir sonner afin d'annoncer la messe. À Caen, 60 ans après son inauguration, l'église de la Grâce de Dieu va enfin recevoir sa cloche, qui sera bénie le dimanche 25 février par Mgr Jacques Habert, évêque du diocèse de Bayeux-Lisieux. Nommée Marie-Gabriel, elle a été fondue en novembre 2023 à Villedieu-les-Poêles, dans la Manche, et sera installée dans le courant du mois de mars avant de sonner pour la première fois lors de la veillée pascale, le 30 mars. C'est également lors de cette veillée que cinq catéchumènes de la paroisse recevront le baptême.
D'un poids de 132 kg, "Marie-Gabriel" a été financée par les dons : son coût de fabrication est de 17.000 euros. La paroisse a choisi le prénom Marie-Gabriel en référence à la sainte Vierge et à l'archange Gabriel qui annonce la bonne nouvelle de la naissance de Jésus, mais aussi parce que, rappelle le diocèse, ces deux saints sont connus dans les autres religions monothéistes, notamment l'islam. Sur la cloche, on peut également lire "Confiance - Espérance - Charité".
Signifier la présence chrétienne
Le quartier de la Grâce de Dieu est l'un des 20 quartiers de la ville de Caen. Situé au sud-ouest de la ville, il est classé quartier prioritaire en 2015, habité par une population défavorisée où règnent aussi insécurité et trafic de drogue. L'église y a été inaugurée en 1964, selon une structure contemporaine, tout en béton. Mais par manque de budget, le clocher est longtemps demeuré vide. "Les gens étaient étonnés de voir l'église muette. Il y a eu un désir profond des paroissiens que la vie religieuse soit entendue de tous", explique à Aleteia le père Laurent Berthout, délégué épiscopal à l'Information du diocèse de Bayeux. "À l'époque, l'Église catholique construisait des églises mais voulait rester discrète et se fondre dans le tissu local. Il n'y avait donc pas forcément de cloches. Aujourd'hui c'est l'inverse, il y a une volonté de se faire entendre et de signifier la présence chrétienne", affirme encore le père Berthout. "Il s'agit d'affirmer l'identité chrétienne dans un pluralisme, dans un esprit de fraternité et non d'opposition", tient-il à préciser en référence à l'islam, particulièrement présent dans le quartier où se trouvent deux mosquées.
Les cloches des églises accompagnent depuis des siècles le quotidien, qu'il s'agisse de celui du fidèle ou païen. Elles peuvent marquer aussi bien le temps de la journée que les heures où le chrétien est appelé à prier, les naissances et les deuils, les baptêmes et les mariages. Plus ou moins discrète, tendant peut-être à disparaître, leur sonnerie peut susciter l'agacement de quelques riverains fraîchement installés, mais elles n'en sont pas moins l'âme des campagnes comme des villes.