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"Benoît et moi avons eu une relation très profonde, je veux qu’elle soit connue et je veux qu’elle soit connue sans intermédiaire". Un an après le décès de Benoît XVI, le pape François s'apprête à publier un livre sur la relation qu'il entretenait avec le pape émérite. Dans Le Successeur. Mes souvenirs de Benoît XVI, qui doit paraître en espagnol le 3 avril 2024 aux éditions Planeta, François raconte l’histoire de la cohabitation inédite de deux papes au Vatican. "C’est un homme qui a eu le courage de démissionner et, depuis ce moment, il a continué à accompagner l’Église et son successeur", confie-t-il dans un extrait diffusé par l’éditeur. Dans cet entretien d’environ 240 pages, le Pape répond aux questions du vaticaniste espagnol du quotidien ABC Javier Martinez-Brocal et "révèle des aspects importants" des années qu’il a passées, d’abord avec le cardinal Joseph Ratzinger, puis avec Benoît XVI.
Il élargissait toujours la perspective. Il avait la capacité d’élargir la perspective pour m’aider à prendre une bonne décision.
"Parfois je soulevais un point, parfois c’était Benoît qui le faisait. “Je suis préoccupé par cette question”, disait l’un à l’autre. Nous parlions de tout, très librement. Lorsque je lui présentais une difficulté, il répondait : “Eh bien, il faut aussi tenir compte de cet élément et de cet autre”. Il élargissait toujours la perspective. Il avait la capacité d’élargir la perspective pour m’aider à prendre une bonne décision. Il ne disait jamais : “Je ne suis pas d’accord”. Je me souviens qu’il disait plutôt : “Cela est bien. Mais nous devrions également prendre en compte cet autre élément…”", se souvient encore le pape François.
Les relations entre François et Benoît XVI ont fait l’objet de très nombreux commentaires mettant souvent en avant leurs différences en matière de personnalité, de gouvernance de l’Église et de sensibilités pastorale, doctrinale ou encore liturgique. Dans ses mémoires parus quelques jours après la mort de Benoît XVI, son secrétaire, Mgr Georg Gänswein, rapportait plusieurs éléments de désaccords entre le pape François et son prédécesseur, assurant notamment que Benoît XVI aurait considéré comme une “erreur” le motu proprio Traditionis custodes de 2021 revenant sur la libéralisation de la messe tridentine.
Une réponse ferme aux commentaires
Le pape François avait tenu à répondre à ceux qui assuraient que ses relations avec Benoît XVI n'étaient pas au beau fixe. Interrogé dans l’avion qui le ramenait du Soudan du Sud sur les tensions dans l’Église après la mort de Benoît XVI, il s’était voulu clair : "Je crois que la mort de Benoît a été instrumentalisée par des personnes qui veulent apporter de l’eau à leur moulin. Et les gens qui, d’une manière ou d’une autre, instrumentalisent une personne aussi bonne, tellement de Dieu, je dirais presque un saint père de l’Église, ces gens n’ont aucune éthique, ce sont des gens de parti, pas des gens d’Église". Et d’ajouter : "Certaines histoires que l’on raconte, selon lesquelles Benoît était aigri à l’égard de telle ou telle chose que le nouveau pape a fait… sont des “chinoiseries”".
Pour le reste, François a régulièrement rendu visite à son prédécesseur durant les dix années de cohabitation, notamment pour les fêtes de Noël et de Pâques. Du vivant du pape émérite, le Pape a souvent exprimé l'admiration et l'affection qu'il portait à Benoît XVI. "Je lui prends la main et le laisse parler. Il dit peu, à son rythme, mais toujours avec la même profondeur", avait déjà dit François en 2019. Quelques jours avant sa mort, François avait redit son attachement pour son prédécesseur, qu'il estimait être un "saint". "Je lui rends souvent visite et repars édifié par son regard perçant. (...) J’admire son intelligence. C’est un grand homme", avait-il assuré. Les photos de leurs diverses rencontres témoignent aussi du lien fort qui unissait les deux hommes, qui avaient pour habitude lorsqu'ils se voyaient de se prendre affectueusement dans les bras. Voilà peut-être les seules images à retenir ; celles de deux frères, aussi différents soient-ils, unis pour servir l'Église.