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Il aura fallu près de 60 ans pour remettre la main sur ce précieux objet. Le 6 février 2024, un bas-relief en albâtre de la somptueuse abbatiale de Montivilliers (Seine-Maritime), a été restitué à la mairie de cette commune normande, propriétaire des lieux. Représentant le Christ au sortir de son tombeau, il avait été volé une nuit de mars 1968.
Le sacristain qui avait fermé l'église comme tous les soirs aurait certainement enfermé sans s'en rendre compte les deux rôdeurs aperçus juste avant de quitter les lieux. Le prêtre de la paroisse avait ensuite découvert l'étendue du vol : il ne manquait pas seulement un bas-relief, mais dix, ainsi que trois tableaux.
Inscription aux Monuments historiques
Alors que l'on aurait pu perdre tout espoir de retrouver ces sculptures, Interpol a finalement pu authentifier le bas-relief du Christ ressuscité en 2016, dans le catalogue d'une maison de vente parisienne. L'ensemble des objets volés sont classés au titre des Monuments historiques, leur conférant une protection et une conservation de l'État. C'est donc à partir des bases de photos du ministère de la Culture que la Résurrection du Christ a pu être identifiée rapidement. En parfait état, l'œuvre a ensuite été conservée au service des musées de France situé à Paris, avant d'être restituée dans un premier temps à la mairie de Montivilliers. Elle est exposée à la Bibliothèque Condorcet, installée dans l’aile ouest de l’Abbaye, avec une autre sculpture, représentant sainte Catherine, précieusement gardée depuis le vol de 1968, auquel elle avait échappé. Les deux rejoindront le fonds patrimonial de la Bibliothèque dans un mois. Les neuf autres bas-reliefs, ainsi que les tableaux, sont toujours disparus.
À ce jour, il n'existe pas encore de décompte exact du nombre d'édifices religieux en France. On estime à environ 70.000 le nombre de lieux de cultes, toutes confessions confondues. La très grande majorité est constituée d'églises, chapelles ou abbayes catholiques. On en dénombre entre 40.000 et 50.000, encore dédiées au culte ou non. Le vol d'objets religieux concerne donc en premier lieu le patrimoine catholique. En 2020, selon la Gendarmerie nationale, la France se plaçait en deuxième position des pays les plus touchés par ce type de vol. Elle relevait alors plus de 1.400 faits pour les années 2018 et 2019, notant malgré tout "une tendance à la baisse sur ces dernières années". L'article 311-4-2 du code pénal a renforcé le dispositif de répression contre les vols de biens culturels. Il dispose notamment, en son alinéa 3, que le vol d’un bien culturel conservé dans un édifice affecté au culte est puni de sept ans d’emprisonnement et de 100.000 euros d’amende.