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Elle est lumineuse, cette fête de l’Épiphanie ! Voyez les lumières qui illuminent nos églises, sentez l’encens qui honore notre Seigneur, voyez les beaux ornements et les chants de fête, qui marquent la joie de cette solennité. Et pourtant, un drame se joue déjà. Le prophète Isaïe, dans la première lecture, prophétisait : "Tous les gens de Saba viendront, apportant l’or et l’encens" (Is 60, 6). De l’or pour un roi, de l’encens pour un Dieu. Et l’Évangile relate l’accomplissement de cette prophétie, mais la complète : les mages "offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe"(Mt 2, 11). De l’or pour honorer le Roi des rois, de l’encens pour adorer Dieu fait homme… et de la myrrhe pour ensevelir Celui qui sera immolé sur la croix. La joie d’une naissance annoncée enfin réalisée, mais un drame qui déjà se noue.
Un drame se joue
Ne nous y trompons pas. Aujourd’hui, en accompagnant les mages auprès de l’endroit où se trouvaient l’Enfant et sa mère, c’est d’ores et déjà au Calvaire que nous sommes conduits. Aujourd’hui, l’or est offert au Roi des rois ; demain, les soldats se moqueront : "Salut, roi des Juifs" (Mt 27, 29) ; et son trône sera le bois de la croix. Aujourd’hui, l’encens est brûlé pour adorer cet Enfant qui est notre Dieu ; demain, les passants se moqueront : "Sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu" (Mt 27, 40) ; mais après que le rideau du sanctuaire se sera déchiré de haut en bas, le Centurion confessera : "vraiment, celui-ci était Fils de Dieu" (Mt 27, 54). Aujourd’hui, la myrrhe est offerte à un enfant, comme pour ensevelir un mort ; demain, Nicodème offrira "un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres" pour ensevelir Jésus (Jn 20, 39) ; et Jésus sera déposé dans un tombeau neuf creusé dans le roc (cf. Mt. 27, 60).
Le drame qui se joue aujourd’hui n’est pas tragique. La fin n’est pas funeste. Les lumières du jour de l’Épiphanie préfigurent celles du matin de Pâques.
La prière du jour sur les offrandes a bien raison de le dire : l’or, l’encens et la myrrhe révèlent celui "qui s’immole et se donne en nourriture : Jésus le Christ". Aujourd’hui, tout à la joie d’une naissance merveilleuse, un drame déjà se joue. Ne soyez pas divertis par toute cette splendeur, ces lumières, ces ors, ces encens et ces chants de fête. Les mages, en nous conduisant à la crèche, nous mènent à la croix. La splendeur d’une fête, et le goût acre d’un drame qui se profile.
La joie des fils de Dieu
Serait-ce une tragédie qui se joue ici ? Non ! Un drame ! Dans une tragédie, le héros vit un destin funeste, sans joie, sans futur, sans espoir. Mais aujourd’hui, point de tragique ! Un drame se joue ici. Dans un drame, l’action est grave et sérieuse, mais l’issue n’est pas nécessairement fatale. Et justement ! Ici et aujourd’hui, la Bonne Nouvelle a déjà retenti. Nous l’avons entendue chantée, comme un deuxième évangile pour ce jour. Nous sommes restés debout, les cierges portés par les servants entourant toujours l’ambon, l’encens continuant de fumer. Alors, cantillant sur la mélodie de l’Exultet du soir la vigile pascale, le chantre a proclamé : "Sicut de Nativitáte Dómini nostri Jesu Christi gavísi sumus, ita et de Resurrectióne ejúsdem Salvatóris nostri gáudium vobis annuntiámus — De même, que nous nous sommes réjouis de la naissance de notre Seigneur Jésus-Christ, de même nous vous annonçons la joie de la Résurrection de notre Sauveur."
Vivons l’espérance du salut ! Et là, portons nos regards vers le tombeau vide, et que vive notre foi en la résurrection.
Aujourd’hui est le jour de l’Épiphanie ; aujourd’hui est le jour du Calvaire… et aujourd’hui est le jour de Pâques ! Le drame qui se joue aujourd’hui n’est pas tragique. La fin n’est pas funeste. Les lumières du jour de l’Épiphanie préfigurent celles du matin de Pâques. Il y a quinze jours, avec les anges et les bergers, nous chantions notre joie : "Gloire à Dieu au plus haut des cieux" ; demain, en adorant la Sainte Croix le Vendredi saint, nous chanterons : "C’est par le bois de la croix que la joie est venue dans le monde" ; après-demain, le jour de Pâques, nous n’aurons de cesse de chanter notre joie : "Voici le Jour que fit le Seigneur, jour de fête et joie." La joie de Noël est la même que celle du Vendredi Saint et du jour de Pâques. C’est la joie des fils de Dieu qui savent qu’ils sont sauvés.
L’espérance du salut
Frères et sœurs bien-aimés, en ce jour de l’Épiphanie, gardez au cœur la joie chrétienne qui est celle de ceux qui se réjouissent de la naissance et de la manifestation du Seigneur. Que notre joie irradie en charité. Mais en ce début d’année, poussés par les mages, prenons résolument le chemin vers la Croix. Vivons l’espérance du salut ! Et là, portons nos regards vers le tombeau vide, et que vive notre foi en la résurrection. Que nos cœurs soient fermement établis dans la foi, l’espérance et la charité. S’il fallait prendre une bonne résolution en ce début d’année, choisissons tous de vivre toujours plus ancrés sur le Christ. Que nos pensées, nos paroles et nos actions prennent leur source en Lui et nous conduisent à Lui. Ainsi, "quand nous serons au terme de notre pèlerinage, puissions-nous rejoindre celui que les mages, conduits par l’étoile, ont cherché et trouvé avec grande joie" (cf. bénédiction solennelle du jour), le Christ, à qui soit la gloire pour les siècles.
Pratique :