Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Marie, Joseph, l'âne, le bœuf et les bergers : tout y est. À un détail : chez la famille de Claire Astolfi, auteur jeunesse de livres chrétiens, ce n'est pas l'étoile qui surplombe la crèche, mais le Dakota, cet avion célèbre de la guerre d'Indochine. Les Rois mages, eux, n'arrivent pas à dos de chameaux, mais sont, au sens propre, envoyés du ciel.
"Cette crèche, explique Claire Astolfi, je l'ai imaginée en lien direct avec Geneviève de Galard, cette infirmière qui est restée bloquée à Dien Bien Phu à la fin de la guerre d'Indochine en 1954, sur qui je suis en train d'écrire un livre. La bataille a été atroce : les Français sont restés bloqués sans secours, encerclés par le Viet Minh pendant deux mois. Elle s'est retrouvée, seule femme parmi tous ces hommes, prisonnière pendant plusieurs semaines, puisqu'elle n'a pas voulu abandonner ses blessés. Cet épisode est bouleversant : on y retrouve à la fois l'horreur absolue et des actes d'une bravoure inouïe. J'ai proposé à mes enfants et mon mari de faire une crèche sur ce thème, pour reprendre à notre compte l'idée du pape François qui compare l'Église à un hôpital de campagne après la bataille, pour dire que Dieu était là, sur ce lieu de souffrance insoutenable".
Pour ça, l'auteur sollicite ses enfants : "J'ai cousu mes petits sacs de sable dans un vieux pantalon, mon fils a fabriqué les fils barbelés avec un fer à souder, ma fille a bricolé des parachutes pour les mages. Au-dessus, on retrouve le Dakota, cet avion qui venait évacuer les blessés. On a même imaginé le bloc opératoire avec la lampe et la table. Depuis, rit Claire Astolfi, on a un blessé puisque le fil de nylon du parachute d'un des mages a fondu sous la chaleur de la troisième bougie de l'Avent. Il a perdu la tête dans l'accident, il est actuellement sur la table d'opération… J'attends de le remplacer par le petit Jésus le soir de Noël".
Le mystère de l'Incarnation
Au-delà de l'anecdote, l'image ne s'éloigne pas tant de la réalité de Dieu fait petit enfant dans le mystère de l'Incarnation : "Nous prions chaque soir en famille devant cette crèche, explique l'auteur, et c'est la première année que nous nous sentons ainsi portés. C'est aussi une manière de déposer ceux qui souffrent sans les laisser trop peser sur nos cœurs et nos esprits : nous apprenons ensemble à tout remettre au Seigneur parce que nous voulons croire qu'il est vraiment présent parmi ceux qui souffrent".