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8. Le cœur de la crèche commence à battre quand, à Noël, nous y déposons le santon de l'Enfant Jésus. Dieu se présente ainsi, dans un enfant, pour être accueilli dans nos bras. Dans la faiblesse et la fragilité, se cache son pouvoir qui crée et transforme tout. Cela semble impossible, mais c'est pourtant ainsi : en Jésus, Dieu a été un enfant et c’est dans cette condition qu’il a voulu révéler la grandeur de son amour qui se manifeste dans un sourire et dans l'extension de ses mains tendues vers tous.
La naissance d'un enfant suscite joie et émerveillement, car elle nous place devant le grand mystère de la vie. En voyant briller les yeux des jeunes mariés devant leur enfant nouveau-né, nous comprenons les sentiments de Marie et de Joseph qui, regardant l'Enfant Jésus, ont perçu la présence de Dieu dans leur vie.
"La vie s'est manifestée" (1Jn 1, 2) : c'est ainsi que l'Apôtre Jean résume le mystère de l'Incarnation. La crèche nous fait voir, nous fait toucher cet événement unique et extraordinaire qui a changé le cours de l'histoire et à partir duquel la numérotation des années, avant et après la naissance du Christ, est également ordonnée.
Quelle surprise de voir Dieu adopter nos propres comportements : il dort, il tète le lait de sa mère, il pleure et joue comme tous les enfants !
La manière d'agir de Dieu est presque étourdissante, car il semble impossible qu’il renonce à sa gloire pour devenir un homme comme nous. Quelle surprise de voir Dieu adopter nos propres comportements : il dort, il tète le lait de sa mère, il pleure et joue comme tous les enfants ! Comme toujours, Dieu déconcerte, il est imprévisible et continuellement hors de nos plans. Ainsi la crèche, tout en nous montrant comment Dieu est entré dans le monde, nous pousse à réfléchir sur notre vie insérée dans celle de Dieu ; elle nous invite à devenir ses disciples si nous voulons atteindre le sens ultime de la vie. (...)
10. Devant la crèche, notre esprit se rappelle volontiers notre enfance, quand nous attendions avec impatience le moment de pouvoir commencer à la mettre en place. Ces souvenirs nous poussent à prendre de plus en plus conscience du grand don qui nous a été fait par la transmission de la foi ; et en même temps, ils nous font sentir le devoir et la joie de faire participer nos enfants et nos petits-enfants à cette même expérience. La façon d’installer la mangeoire n'est pas importante, elle peut toujours être la même ou être différente chaque année ; ce qui compte c'est que cela soit signifiant pour notre vie. Partout, et sous différentes formes, la crèche parle de l'amour de Dieu, le Dieu qui s’est fait enfant pour nous dire combien il est proche de chaque être humain, quelle que soit sa condition.
Chers frères et sœurs, la crèche fait partie du processus doux et exigeant de la transmission de la foi. Dès l'enfance et ensuite à chaque âge de la vie, elle nous apprend à contempler Jésus, à ressentir l'amour de Dieu pour nous, à vivre et à croire que Dieu est avec nous et que nous sommes avec lui, tous fils et frères grâce à cet Enfant qui est Fils de Dieu et de la Vierge Marie ; et à éprouver en cela le bonheur. À l'école de saint François, ouvrons notre cœur à cette grâce simple et laissons surgir de l'émerveillement une humble prière : notre "merci" à Dieu qui a voulu tout partager avec nous afin de ne jamais nous laisser seuls.
Méditation
"Devant la naissance de Jésus, il faut […] l’étonnement. Si, devant les mystères, je n’arrive pas à l’étonnement, à l’émerveillement ma foi est superficielle, une foi d’informatique", a souligné le pape lors de l’audience générale du 20 décembre. L’émerveillement ce n’est pas l’optimisme béat, rêveur et irréaliste. L’émerveillement est au contraire l’attitude qui consiste à contempler la réalité dans toute sa plénitude, à voir au-delà des apparences défigurées par le mal. Savoir s’émerveiller, c’est se rendre présent à la présence aimante de Dieu à travers tout ce que nous vivons. C’est regarder des choses et les personnes avec un cœur toujours neuf, sans être blasé ni lassé. C’est savoir s’étonner, accueillir la vie de chaque jour comme un cadeau. C’est rester pur de toute convoitise, de tout désir d’appropriation ou de domination.
"La crèche, tout en nous montrant comment Dieu est entré dans le monde, nous pousse à réfléchir sur notre vie insérée dans celle de Dieu", écrit le Pape dans sa lettre apostolique. Il y a comme un double mouvement, un échange. Dieu entre dans le monde, mais nous, comment entrons-nous dans le sien ? Dans son Royaume qui démarre déjà sur la terre? Dans cette réalité divine qui nous est accessible par la prière, les sacrements et l'exercice de la charité ? Comment insérer notre vie en Dieu ? Le jour de Noël, Dieu arrive parmi les hommes. On ne peut pas faire sans lui, on ne peut plus faire comme s’il n’existait pas. Il est là, et ne demande qu’une chose, de faire partie de nos vies. Et le Pape souligne que c’est en "devenant ses disciples" que nous "atteindrons le sens ultime de la vie".