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Comme dirigeant d’entreprise, mon regard est habituellement tourné vers la recherche d’efficacité, de réussite et d’impact. J’aspire à dénouer les nœuds, résoudre des problèmes, développer des projets prometteurs, construire de grandes œuvres qui transforment le monde. Dans l’adversité de la guerre en Ukraine, en Palestine ou en Arménie, face au chaos climatique et aux migrations forcées, au cœur de la corruption du monde et aux abus dans l’Église, devant les maladies ou la crise économique qui touche tant de personnes, j’aimerais que Dieu intervienne ! Ce serait si simple qu’il manifeste sa puissance d’un coup de baguette magique ! Et parfois, comme certains d’entre vous peut-être, je désespère et crie vers lui : "Seigneur, agis donc ! Où es-tu ? Vois la souffrance des femmes et des hommes de notre Terre ! Qu’attends-tu pour agir ? Quel Dieu es-tu ?"
"Celui que vous ne connaissez pas"
Mes questions, mon cri, sont d’une certaine manière identique à ceux des juifs d’Israël il y a deux mille ans. Ils attendaient un Messie qui les délivre de l’occupation romaine. Ils attendaient un roi puissant, efficace, qui résolve leurs difficultés. Quelle a été la réponse de Dieu ? Un enfant nouveau-né, pauvre et nu dans une mangeoire… Et pourtant, certains, dont des bergers et des mages venus d’Orient, alertés par un ange, y ont reconnu le Sauveur du monde ! "Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur", leur souffle à l’oreille ce mystérieux visiteur…
Le mystère de Noël consiste à reconnaître Dieu là où il est, dans l’humilité des êtres simples et des choses ordinaires de la vie.
De la même manière, les lectures des deux premiers dimanches de l’Avent nous présentent le regard de Jean-Baptiste sur Jésus : "Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas !" (Jn 1, 26.) Les juifs présents ne sont pas capables d’y reconnaître le Messie car Dieu dans la personne de Jésus apparaît sous les traits d’un homme comme les autres. Jean-Baptiste ne cherche pas à prouver que Jésus est Dieu par des qualificatifs de puissance. Il emploie des images très simples en disant : "Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales" (Jn 1, 27)… C’est ainsi qu’il parvient à faire ressentir la grandeur et l’unicité du Christ ! Pourquoi les juifs n’ont pas reconnu Dieu en Jésus ? Ne disaient-ils pas : "Est-ce quelque chose de bon peut sortir de Nazareth ?" (Jn 1, 47). Et pourquoi Jean-Baptiste, lui, savait qui il était ? Le cardinal Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, commentait ce passage le vendredi 15 décembre dernier en salle Paul VI, lors des traditionnelles prédications de l’Avent devant les membres de la Curie et en présence du Pape : "Jésus est au milieu de nous ; il est dans le monde et le monde aujourd’hui encore, après deux mille ans, ne le reconnaît pas…"
Reconnaître Dieu là où il est
Le mystère de Noël consiste à reconnaître Dieu là où il est, dans l’humilité des êtres simples et des choses ordinaires de la vie : le pauvre qui mendie, l’adolescent qui a soif d’être aimé, le jeune qui cherche un sens à sa vie, la mère de famille qui travaille et prend soin de ses enfants, l’artisan, le fonctionnaire fidèle, l’entrepreneur courageux, l’ami ou l’amie qui nous fait du bien par son accueil bienveillant, la vieille personne seule, le malade sur son lit d’hôpital, le mourant qui n’a plus de forces. Nous sommes aussi invités à voir Dieu présent non seulement dans le tabernacle de nos églises, mais aussi dans le monde. Osera-t-on contempler Dieu dans le quotidien d’une ferme agricole, dans la classe d’un lycée, dans la solidarité d’une association ou dans un comité d’entreprise ? Combien de fois ai-je perçu la présence bienveillante de Dieu dans mon bureau, lorsqu’avec mon équipe ou avec les partenaires sociaux nous cherchons ensemble à prendre la bonne décision en vue du bien de l’entreprise !
Il ne nous apportera pas la richesse ni la puissance, mais l’Espérance, puisqu’Il est ressuscité et a vaincu la mort.
En proposant de contempler la présence de Dieu dans la crèche et non dans le palais d’Hérode ni dans le temple de Jérusalem, la fête de Noël nous interpelle : ne cherchons pas Dieu là où Il n’est pas ! Mais accueillons le dans notre couple, dans notre famille, dans nos entreprises, dans nos écoles et nos hôpitaux ! Si cela nous est difficile à concevoir, demandons l’aide de l’Esprit Saint, afin qu’il nous inspire et ouvre nos cœurs à l’"Emmanuel", qui est "Dieu avec nous". Il ne sera pas le magicien qui résoudra tous nos problèmes, mais il sera Celui qui, tout Fils de Dieu qu’il est, a partagé notre vie humaine et sera à nos côtés, se réjouissant avec nous de nos bonnes nouvelles et souffrant avec nous de la folie des hommes. Il ne nous apportera pas la richesse ni la puissance, mais l’Espérance, puisqu’Il est ressuscité et a vaincu la mort.
Le cadeau de la foi
Les bergers et les mages ne le savaient pas, mais ils étaient guidés par leur intuition et leur foi : "À tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom…" (Jn 1,12.) Demandons en ce Noël le cadeau de cette foi simple des bergers, des enfants et des mages pour être capable d’accueillir et de nous émerveiller du "Sauveur qui nous est donné" !