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"Personne n’a le pouvoir de changer la nature du sacerdoce et personne ne la changera jamais", affirme le pape François dans un message aux séminaristes de France, signé de son cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin et rendu public le 1er décembre 2023. Dans cette lettre de deux pages envoyée à l’occasion du rassemblement de 600 séminaristes français organisé à Paris du 1er au 3 décembre, Rome défend le célibat sacerdotal, alors que ces derniers temps des voix se sont élevées dans l’Église latine en faveur d’un assouplissement de la règle.
Dans ce message le cardinal Parolin place le célibat "au cœur" de l’identité du prêtre. "Le prêtre est célibataire – et il veut l’être – parce que Jésus l’était, tout simplement. L’exigence du célibat n’est pas d’abord théologique, mais mystique", écrit-il, avant de glisser en paraphrasant l’Évangile : "Comprenne qui pourra !". Et le prélat italien d’affirmer fermement au nom du Pape :
Personne n’a le pouvoir de changer la nature du sacerdoce et personne ne la changera jamais, même si les modalités de son exercice doivent nécessairement prendre en compte les évolutions de la société actuelle et la condition de grave crise vocationnelle que nous connaissons.
Ces mots résonnent particulièrement alors que cette question revient régulièrement dans les débats au sein de l’Église catholique. Ainsi dans ses conclusions, le chemin synodal allemand, qui s’est terminé en mars dernier, demandait au Pape de "rééxaminer" la discipline du célibat des prêtres.
Pas d'évolution "utile"
Déjà en octobre 2019, le Synode sur l’Amazonie avait été marqué par les polémiques sur la proposition d’ordonner des hommes mariés – sous le nom de ‘viri probati‘ –, pour répondre au manque de prêtres. La proposition votée par les membres de l’assemblée n’avait finalement pas été retenue par le pape François dans son exhortation apostolique Querida Amazonia (2020).
Cette thématique est revenue lors du récent Synode sur l’avenir de l’Église à Rome, en octobre. Le texte servant de base aux travaux s’interrogeait sur la possibilité d’«ouvrir une réflexion" sur les modalités de "l’accès au presbytérat d’hommes mariés". Mais le document final estimait simplement que "l’obligation disciplinaire" du célibat des prêtres était un thème qui "demande d’être ultérieurement repris".
Le pape François a confié à plusieurs reprises durant son pontificat qu’il ne se sentait "pas encore prêt" à revoir la règle du célibat, tout en admettant qu’il s’agissait d’une question de discipline, qui pouvait être levée. Le 1er novembre dernier, à la télévision publique italienne, il ne retenait pas qu’une évolution soit "utile" à ce sujet.
La figure du prêtre "n’est plus reconnue"
Au fil du message aux séminaristes, le cardinal Parolin constate qu’aujourd’hui en France, "l’institution ecclésiale, et avec elle la figure du prêtre, n’est plus reconnue ; elle a perdu aux yeux du plus grand nombre tout prestige, toute autorité naturelle, et se trouve même malheureusement salie".
Dans ce contexte de dépréciation, le secrétaire d’État conseille aux futurs prêtres de s’engager, comme le pape François le propose, dans "un style pastoral de proximité, de compassion, d’humilité, de gratuité, de patience, de douceur, de don radical de soi aux autres, de simplicité et de pauvreté". C’est "une nécessité sous peine de ne pas être crédible ni entendu", prévient-il.
la générosité et l’audace de la foi.
Le "numéro 2" du Saint-Siège exhorte spécialement les séminaristes à ne pas chercher "de grands succès pastoraux […], d’affections désordonnées, ni de notoriété, ni d’avoir de grandes responsabilités, ni de faire carrière, ni de briller aux yeux du monde, […] ni de jouir des séductions du monde".
Le message du pape François rend enfin hommage à "la générosité et l’audace de la foi" des jeunes qui s’engagent vers la prêtrise "malgré les temps difficiles que traversent nos Églises et nos sociétés occidentales sécularisées". Chaque année, entre 80 et 100 nouveaux prêtres sont ordonnés en France, précise le site des évêques français. Ces candidats sont formés dans 25 séminaires, dont l’un d’eux est implanté à Rome, près du Panthéon.