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Après un an d’inquiétude, le soulagement. Le père Hans-Joachim Lohre, prêtre catholique de nationalité allemande, a été libéré, ont indiqué dimanche deux responsables de l'archevêché et du gouvernement. "Il est dans l'avion pour son pays", a indiqué ce dimanche un responsable de l'archevêché s'exprimant sous le couvert de l'anonymat selon un usage courant dans les affaires d'otages. Un responsable du gouvernement a confirmé l'information, également sous couvert d'anonymat. Aucune précision n'a été fournie sur l'état de santé du prêtre, ni les conditions de sa détention et de sa libération.
Le père Hans-Joachim Lohre avait disparu en novembre 2022 alors qu'il était censé célébrer la messe dans un quartier de Bamako. Sa voiture avait été retrouvée dans un quartier de Bamako non loin de l’institut de formation où il donnait des cours. Il était considéré depuis comme ayant été victime d'un kidnapping, courant au Mali mais exceptionnel dans la capitale.
Une présence au Mali depuis trente ans
Surnommé "Ha-Jo", le prêtre allemand, membre de la Société des missionnaires d'Afrique, dits Pères blancs, vivait au Mali depuis une trentaine d'années. Il enseignait dans la capitale malienne à l'Institut de formation islamo-chrétienne, qui reçoit des étudiants venus d'Afrique. Il était aussi secrétaire national d'une commission de dialogue interreligieux. Il s'agit du deuxième Allemand libéré en moins d'un an au Sahel, après la libération en décembre 2022 de l'humanitaire allemand Jörg Lange, enlevé le 11 avril 2018 dans l'ouest du Niger dans une région frontalière du Mali en proie aux agissements jihadistes.
Le Mali est soumis à une forte instabilité politique. Ce pays situé en Afrique de l’Ouest est gangrené à la fois par la corruption et le djihadisme, ainsi que par des luttes communautaires. Malgré une intervention militaire française dès 2013 — à la demande des autorités maliennes —, avec l’opération Serval puis Barkhane, l’insécurité n’a pu être éliminée et les divers mouvements djihadistes ne sont toujours pas contenus. La junte militaire actuellement au pouvoir a conduit au retrait de l’armée française après une dégradation progressive des relations Mali-France, laissant ensuite la place à la société militaire privée Wagner. Dans un tel contexte, il n’est pas étonnant que l’avenir des chrétiens soit encore plus en danger. Constituant moins de 2% de la population malienne, majoritairement musulmane ou animiste, l’Église catholique s’y trouve marginalisée et est souvent la cible de persécutions.