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Parfois défini comme un "pape urgentiste", François essaye de désamorcer les bombes et les mines qui sont sur le chemin de l’humanité pour ralentir le déclenchement de l’engrenage redoutable de la guerre. Dès son arrivée sur le siège de Pierre en 2013, le Saint-Père avait lancé un cri d’alarme, en déclarant que la Troisième Guerre mondiale avait "commencé par morceaux". Aujourd’hui, il tente de convaincre Israéliens et Palestiniens de sortir de la spirale infernale et vertigineuse de la violence réciproque, où le mépris des uns a provoqué la haine des autres, et où la vengeance provoque de nouvelles représailles sans fin.
L’exemple de Blaise Pascal
La sauvegarde de la paix est probablement le motif principal des rencontres que le pape François a eues avec des personnalités représentant des autres religions, des juifs en Terre Sainte ou des musulmans comme à l’université Al Azhar au Caire. Il se situait globalement dans la ligne des grandes réunions interreligieuses de prière organisées à Assise dès 1986 par Jean-Paul II, et poursuivies par Benoît XVI. François essaie aussi de sauvegarder l’unité de l’Église, comme signe de paix aux yeux d’un monde troublé, dans un esprit évangélique de fidélité et d’ouverture : fidélité doctrinale à l’essentiel, le cœur de la foi, et ouverture pastorale aux périphéries de la société et du monde.
À la fin de sa vie douloureuse mais féconde, Pascal avait donc renoncé à croiser le fer avec les jésuites de l’époque, ses anciens adversaires. Aujourd’hui, un pape jésuite à la spiritualité franciscaine lui répond favorablement avec une bienveillance fraternelle.
Il effectue ainsi des démarches pacificatrices au sein de l’Église, comme en témoigne aussi sa Lettre apostolique de cet été sur Blaise Pascal, « Grandeur et misère de l’homme » : un geste symbolique de réconciliation historique avec les tenants de la mémoire douloureuse de Port-Royal, pour refermer la parenthèse béante de plus de trois siècles de controverses théologiques superflues et stériles. Et mettre enfin un point final à des exclusions polémiques que Pascal avait désavouées au terme de sa vie prodigieuse de génie peu à peu sanctifié. Apôtre de la charité et de la paix après une conversion fulgurante, Blaise Pascal a dénoncé les guerres civiles comme « le plus grand des maux », et leurs responsables comme coupables d’un énorme péché.
Bienveillance fraternelle
Pascal a situé le domaine surnaturel de l’« Ordre de la Charité » du Cœur au sommet de la vie humaine à la suite du Christ, à un niveau infiniment plus haut dans la sagesse que celui de l’intelligence humaine, expliquait-il. En lui rendant hommage, le pape François s’est lui-même situé à ce niveau, auquel les intellectuels n’accèdent pas facilement…, comme on a pu encore le constater récemment : à preuve la tribune polémique et méprisante que des universitaires corporatistes lui ont opposé dans un journal français à propos de sa belle lettre apostolique, en lui attribuant une approche jugée approximative et une volonté supposée de manipulation…
À la fin de sa vie douloureuse mais féconde, Pascal avait donc renoncé à croiser le fer avec les jésuites de l’époque, ses anciens adversaires. Aujourd’hui, un pape jésuite à la spiritualité franciscaine lui répond favorablement avec une bienveillance fraternelle. Il admet que ce génie sanctifié qu’était Pascal, reconnu et admiré dans le monde entier, peut être encore aujourd’hui un guide pour la vie. Et un maître pour les artisans de paix, face à la "misère des hommes sans Dieu".