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Ce miracle opéré par Jésus lors de son arrestation au Jardin des Oliviers est rapporté par les quatre Évangélistes avec quelques nuances cependant. Nous sommes aux dernières heures de la vie sur terre de Jésus, la nuit même précédent sa Passion à Jérusalem. Si ce tragique épisode est connu, laissons cependant les Saintes Écritures nous rappeler la scène sur le lieu même où Jésus aimait à se rendre avec ses disciples pour prier (Lc 22, 47) :
Il parlait encore, quand parut une foule de gens. Celui qui s’appelait Judas, l’un des Douze, marchait à leur tête. Il s’approcha de Jésus pour lui donner un baiser.
Jésus interpelle le traitre qui était pourtant son disciple et lui demande : "Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme ?". Le geste est accompli, la mort a déjà scellé le destin de Jésus qui sera livré au sacrifice ultime. Mais en un geste désespéré devant ce qui était inéluctable et que Jésus avait accepté, Pierre – l’évangile de Luc ne précise pas son nom à la différence de celui de Jean – tire l’épée et tranche alors l’oreille droite de Malchus, le serviteur du grand prêtre Caïphe.
Une guérison inattendue
Alors que Jésus est pris par le tourbillon de la foule armée de bâtons et d’épées, sa compassion le porte cependant à penser à l’homme blessé et à intimer à ses disciples de cesser toute violence : "Restez-en là ! Et, touchant l’oreille de l’homme, il le guérit", précisent les Évangiles. Jésus qui vient d’être arrêté parvient ainsi encore à guérir miraculeusement le serviteur de la plus haute autorité juive qui soit à cette époque et responsable du procès que l’on souhaite lui intenter… En accomplissant cet ultime miracle, Jésus démontre qu’Il est venu sur terre par amour, s’opposant ainsi à toute violence. L’Évangile de Matthieu rapporte que Jésus adressa alors à Pierre cette phrase passée à la postérité : "Rentre ton épée, car tous ceux qui prennent l’épée périront par l’épée" (Mt 26, 52). Poursuivant, Jésus lui rappelle que, s’Il le demandait, son Père qui est aux cieux pourrait lui envoyer plus de douze légions d’anges afin de combattre ceux qui étaient venus pour l’arrêter. Mais, ce n’est pas ce qui est inscrit dans les Écritures, le Messie devant mourir pour le salut des hommes.
Une arrestation mouvementée
L’arrestation de Jésus au Jardin des Oliviers a été l’un des thèmes de prédilection de nombreux artistes pour représenter la force dramatique de ces heures ultimes de Jésus. Au XVIe siècle, le peintre italien Giuseppe dit Le Cavalier d’Arpin a ainsi livré une scène haute en couleurs et mouvementée dans un tableau dénommé "L’Arrestation du Christ", daté de 1597, et aujourd’hui au musée de Cassel en France. Sous un ciel étoilé qu’une lune éclaire tragiquement, le grand peintre maniériste romain a représenté la cohue s’emparant de tous lorsque les soldats vinrent arrêter Jésus.
Alors que des lames effilées et des haches brillent et menacent au-dessus des têtes et que l’agitation gagne tous les protagonistes de cette scène tourmentée, seul Jésus reste stoïque se laissant empoigner par les soldats. L’artiste a représenté au premier plan de sa toile cette scène rapportée par les Évangélistes lors de laquelle Pierre terrasse furieusement le serviteur du grand prêtre et s’apprête à lui trancher l’oreille avec son épée. Mais Jésus, pourtant malmené, pense déjà à tendre le bras vers sa direction afin de lui intimer de rengainer son arme…