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Autrefois rarissimes, les questions relatives à la dysphorie de genre sont devenues progressivement monnaie courante. "Sur une des consultations dédiées en Île-de-France, on recensait dix demandes (de changement de sexe) par an il y a 20 ans, on en recense dix par mois aujourd’hui", calculent Aude Mirkovic et Claire de Gatelier dans leur ouvrage Questionnement de genre (Artège, 2021). Réseaux sociaux, émissions de télévision, films, livres, journaux font régulièrement la promotion de jeunes ou d’adultes qui ont changé de sexe. Présentées presque exclusivement sous un jour positif, ces histoires ont envahi les cours de récréation et viennent alimenter les conversations des enfants et des adolescents, quels que soient leur milieu social ou le type de leur établissement scolaire, jusqu’à faire germer chez certains, de plus en plus nombreux, l’idée que changer de genre est une question banale, naturelle même. Le phénomène qui touchait surtout les garçons jusqu’à ces dernières années concerne aujourd’hui majoritairement des filles. Que faire quand la question s’invite dans la famille ?
Pour bien comprendre ce phénomène, la psychologue clinicienne Rita de Roucy invite à repérer les différentes raisons qui peuvent pousser un enfant ou un adolescent à ne pas s’identifier à son sexe naturel et à émettre le désir d’en changer. La première raison, "réelle et légitime" selon la spécialiste, est une véritable détresse psychique qui remonte à la petite enfance : l’enfant n’a jamais réussi à se reconnaître dans son identité sexuelle biologique. Il s’agit d’un très faible pourcentage de la population qui a toujours existé. La deuxième raison, plus courante, est la fréquentation des réseaux sociaux, qui a été très forte pendant le confinement. "Des adolescents particulièrement vulnérables qui vivent une période de mal-être inhérente à cette étape de leur vie se sont laissé séduire par les discours de leurs pairs, eux-mêmes déstructurés, souffrants de fixations obsessionnelles, de troubles de l’humeur, de bipolarité ou de psychose, leur présentant la transition de genre comme miraculeuse et susceptible de leur offrir un bien être immédiat et permanent", souligne la spécialiste.
Les ravages de l'exposition à la pornographie
Autre raison courante : l’exposition à la pornographie qui, en renvoyant aux jeunes une image erronée de l’homme et de la femme, les dégoute au point de vouloir changer de genre. "Ils pensent ainsi ne pas avoir à affronter dans leur vie d’adulte ce que ces films leur ont montré", éclaire Rita de Roucy. La quatrième raison concerne les jeunes en manque de reconnaissance familiale ou amicale. "Ils cherchent à attirer l’attention sur eux et ça marche assez souvent, poursuit-elle. Ils deviennent subitement un objet de préoccupations pour leurs proches qui se donnent pour mission de les aider." Enfin, peuvent se poser ces questions les jeunes qui ont été victimes d’agressions sexuelles. "Ils souffrent silencieusement de traumatismes réels sans être conscients que ces traumatismes sont la cause de leur mal-être et de leur besoin vital de changer de genre. J’ai par exemple suivi une jeune fille attouchée qui pour cette raison ne voulait avoir des relations qu’avec une fille. Mais comme elle n’était pas homosexuelle, elle envisageait de devenir un homme", indique la psychologue.
Lorsqu’un enfant s’interroge sur une transition de genre, le travail des parents va consister à en identifier la cause afin d’y apporter la réponse appropriée. "La dysphorie de genre est devenue un fourre tout tendance qui masque parfois de graves pathologies comme la bipolarité ou l’anorexie", prévient Rita de Roucy. "Accepter sans recul de procéder à un changement de sexe c’est priver son enfant d’une prise en charge adaptée. Pour preuve, rappelons que sept personnes sur dix ayant subi une opération font ensuite des tentatives de suicide." Sans parler du nombre croissant de "détransitionneurs", ces personnes transsexuelles qui regrettent leur transition de genre et veulent retrouver leur sexe biologique d’origine.
De la bienveillance dans les échanges
La psychologue conseille d’aborder le sujet avec bienveillance et de demander à son enfant ce que signifie pour lui se sentir fille ou garçon, ce qu’il cherche dans le sexe opposé qu’il n’a pas, et quels bénéfices il pense pouvoir gagner en changeant de sexe. "En fonction de la constance de cette demande et des réponses qu’il apportera les parents verront si ce désir relève d’une pathologie profonde et réelle, d’un mal-être passager, d’un phénomène de mode ou si leur enfant a été victime d’attouchements", estime-t-elle. Les parents peuvent en parallèle interroger leur arbre généalogique (y a-t-il des pathologies familiales graves ?) ou leurs propres comportements (auraient-ils préféré que leur enfant soit du sexe opposé ? Font-ils peser sur lui un poids qu’il ne peut supporter ?). Un psychologue peut les aider dans cette tâche délicate. Il faut au préalable qu’ils s’assurent que ce spécialiste domine ce sujet spécifique et ne l’abordera pas avec un biais idéologique.
Pratique