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Alors que l’entreprise était moribonde au sortir du Covid et a nécessité une recapitalisation record de l’État autour de 4 milliards d’euros en 2021, après des pertes de plus de 7 milliards en 2020, celle-ci vient d’annoncer un bénéfice d'exploitation record, de 1,342 milliard d'euros, au troisième trimestre, pour un chiffre d'affaires de 8,66 milliards. Soit une marge de 15,5%. Du jamais vu chez Air France-KLM ! La compagnie a bénéficié à plein de la reprise en flèche du transport aérien dans le monde, que cela soit sous la marque Air France ou sa filiale low cost Transavia, sans oublier KLM qui reste tout de même un peu moins rentable. Gardons en tête que le trafic aérien n’est pas encore tout à fait revenu au niveau d’avant Covid (-6%). En face de cette tendance, le nombre de vols a été relativement réduit, poussant à un niveau de remplissage record que ce soit sur l’Amérique du Nord ou l’Asie notamment, où les tarifs ont très fortement augmenté, dans contexte de raréfaction des liaisons avec la Chine, notamment.
La confiance redonnée
Comment expliquer ce redressement qui positionne Air France dans le haut niveau des standards de rentabilité ? Outre l’efficacité du remplissage, aussi appelé "yield" dans le métier, il est clair que la réussite est basée sur le talent du son président-directeur général Benjamin Smith. Ce spécialiste du transport aérien âgé de 53 ans, précédemment patron d’Air Canada, a su redonner confiance à tous les étages de la compagnie, avec une gestion assainie, et une vraie envie commerciale de séduire. Il est passionné par son métier et il a su conquérir la confiance des pilotes, ce qui est un exercice toujours extrêmement délicat pour celui qui dirige Air France. Beaucoup de ses prédécesseurs ont fini par y perdre leur compas de vol et leur poste !
Évidemment, la situation géopolitique mondiale ne va pas aider la fin d’année, avec l'impact de la guerre entre Israël et le Hamas et les problèmes politiques en Afrique de l'Ouest, qui peuvent rogner l’embellie du trafic passagers. Le point noir qui demeure, c’est le niveau très élevé de la dette accumulée pendant la pandémie de Covid, et qui se monte encore aujourd’hui à 5 milliards d'euros à fin septembre. Air France n’est donc pas encore à l’abri d'un possible retournement.
Un outil diplomatique
Mais tout de même, voir notre fleuron national redresser la tête est une jolie satisfaction, un peu cocardière mais bien réelle. Plus largement, Air France est encore un outil de soft power diplomatique certain, quand on voit par exemple l’aileron tricolore quitter la piste de Tel Aviv pour rapatrier des Français et des Européens quelques jours après le massacre perpétré par le Hamas. À l’inverse, la junte de Niamey qui expulse les Français du Niger a très vite pesé pour faire interdire les vols d’Air France…
Quelques jours après le 90e anniversaire de la création de la compagnie le 7 octobre 1933, on est heureux de voir ses avions couvrir les quatre coins de la planète, avec son symbole : un protomé de cheval ailé à queue de dragon (la tête de cheval symbolisant la puissance, la queue de poisson rappelant l'hydravion et les ailes d'oiseau symbolisant la vitesse), plus simplement appelé hippocampe ailé et affectueusement surnommé la "crevette" par le personnel. Longue vie à Air France !