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Il est des coïncidences dans lesquelles il est difficile de ne pas voir un clin d'œil de la Providence. Ordonné le 25 juin 2023 à la cathédrale saint-Jean de Lyon, Vincent Charmet, 30 ans, est aujourd'hui vicaire à la paroisse Saint-Augustin en Beaujolais, à Belleville. Né en 1993 dans une famille de vignerons des Pierres Dorées, c’est après l'expérience de Dieu vécue dans une abbaye, puis les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de Cracovie en 2016, qu’il entre au séminaire à Lyon à l’issue d’études de management et de philosophie.
Ses quatre grands-parents étaient vignerons, son père l’est également, et tous sont originaires de la vallée d'Azergues, plus spécifiquement du joli village de pierres dorées du Breuil où se trouve une petite église du XVe siècle, Saint Pancrace d’Oingt, dans laquelle Vincent a été baptisé bébé, comme tant d’autres. Le dernier curé à avoir vécu sur place, le père Claude Clavel, est mort en 1968. Depuis, comme de nombreux villages de France, la petite église n’est ouverte que ponctuellement, selon les occasions.
Et la grande et belle dernière occasion en date a eu lieu le 7 juillet 2023, lorsque Vincent, ordonné depuis quinze jours à peine, est venu y dire sa première messe pour la famille et les voisins, en action de grâce et en souvenir de son baptême le 1er août 1993. C’est alors que l’adjoint au maire a fait part aux paroissiens de l’étonnante découverte, quelques mois auparavant, dans un placard de la sacristie.
Le calice est destiné à Vincent
Courant janvier 2023, en rangeant la sacristie, quelques paroissiens dont un oncle et le père de Vincent, ont découvert dans un placard une belle boîte qui contenait un calice et dans lequel se trouvait un papier. En le dépliant, on peut y lire un message étonnant, écrit des mains de la secrétaire paroissiale et daté du 24 juin 1968:
Ce Calice appartenait à monsieur l’Abbé Claude Clavel qui le destinait à un enfant de la Famille Dupeuble s’il arrive à la prêtrise, ou à tout autre enfant de la Paroisse qui deviendrait prêtre”, signé “l’assistante paroissiale après accord de Mr l’Abbé Domez et Mr le Chanoine Devay”.
L’étonnement est à son comble, la famille Dupeuble citée dans le message, une famille pratiquante et proche du curé de l’époque, n’est autre que la famille de la grand-mère paternelle de Vincent ! Ce message daté du 24 juin 1968 a donc été rédigé 55 ans pile (plus un jour) avant l’ordination de Vincent le 25 juin 2023.
Parce qu’il ne fait aucun doute que ce calice lui est destiné, un adjoint au maire l’a remis au père Vincent quelques minutes avant la messe afin que celui-ci célèbre avec. Un symbole providentiel ! Après cette première messe, tous les participants ont ainsi été invités à un apéritif, au beaujolais bien sûr, pour une remise officielle, avec discours et applaudissements, et nombreux sont les participants à avouer alors être marqués par ce message de foi et d'espérance prophétique.
"Il faut dire que le père Clavel avait laissé un très bon souvenir dans le village. Il était très aimé et avait marqué de son vivant les habitants avec sa forte personnalité et sa foi profonde", raconte ainsi le père Vincent. "L’histoire raconte même que chaque année, lors de la semaine sainte, il allait dans les vignes voir les ouvriers pour leur dire qu’il comptait bien les voir à la messe de Pâques, et tous lui obéissaient !"
La tradition relancée
Très ému par cette belle et mystérieuse transmission, le père Vincent confie encore son étonnement. "Je n’avais jamais entendu parler de cette histoire de calice, c’est étonnant que dans ma famille, personne n’en ai parlé avant. Si cela ne m’a pas confirmé dans le choix de mon sacerdoce, car j'étais déjà bien engagé, il est certain que cela lui apporte un nouvel éclairage, m’ancrant dans une histoire, dans un passage de relais qui me dépasse un peu". Vincent confie ainsi que ce calice l’accompagne désormais partout et qu’il l’utilise au quotidien. "S’il n’est ni rare ni précieux et n’a pas de valeur pécuniaire particulière, il est évident qu’il a une valeur exceptionnelle à mes yeux et qu’à chaque messe, je pense à mon prédécesseur au ciel".
Fin de l’histoire ? Pas tout à fait. Car dès que Vincent a reçu le calice des mains des paroissiens, il l’a affirmé haut et fort : il le remet "en jeu". "Que ce soit de mon vivant ou pas, dans cinq ans ou dans cinquante, si un enfant de la paroisse est un jour ordonné prêtre, je le lui donnerai immédiatement !" La tradition est donc lancée.