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Alors que tous les regards sont désormais tournés vers Gaza où se concentrent les combats entre le Hamas et Israël, le drame qui se joue au Haut-Karabagh, désormais aux mains de l'Azerbaïdjan, se poursuit. La chute de ce territoire à majorité arménienne et chrétienne, le 20 septembre dernier, a jeté sur les routes bon nombre de ses 120.000 habitants, dont la majorité a pris la route d'Erevan, capitale de l'Arménie. Entre le 24 septembre et le 4 octobre 2023, ce sont 100.632 réfugiés, dont 30.000 enfants, qui ont trouvé refuge dans le pays.
Début octobre, le gouvernement arménien a annoncé le versement d'aides financières aux réfugiés d'Artsakh, rapporte AsiaNews. 100.000 drams arméniens doivent ainsi reversés par personne, somme correspondant à environ 240 euros, puis une allocation mensuelle de 118 euros pour payer loyer et nourriture, mais beaucoup de réfugiés n'ont pour le moment toujours rien perçu. Malgré les efforts du gouvernement pour reloger au maximum les déplacés, 1.700 d'entre eux sont par ailleurs toujours sans abri, selon le journal arménien Azatutyun. Les déplacés vivent pour certains dans des jardins d'enfants, des écoles et d'autres bâtiments aménagés pour l'occasion où ils reçoivent des biens de première nécessité. "À l'heure actuelle, nous répondons à leurs besoins immédiats – un abri, de la nourriture, des vêtements et des médicaments", explique la maire adjointe de Goris (sud de l'Arménie), Irina Yolyan. "Dans le même temps, nous enregistrons les gens et essayons de comprendre ce dont ils pourraient avoir besoin à court et à moyen terme, en particulier à l'approche de l'hiver."
Une situation précaire
"Nous ne trouvons rien. Il n'y a tout simplement pas de logements disponibles", confie à Azatutyun Arayik Hayrian, un jeune homme vivant dans un jardin d’enfants à Masis, ville frontalière de la Turquie où sont regroupés 10.000 réfugiés de l'Arstakh. Une situation qui inquiète alors que l'hiver approche et que les températures risquent de descendre drastiquement. Malgré l'anxiété, les réfugiés du Haut Karabagh saluent les initiatives prises à leur égard et s'efforcent de patienter. "Je ne peux me plaindre de rien. Ils [les autorités locales] nous ont fourni un abri et de la nourriture", déclare Susanna Baghdasarian, mère de famille logée dans un casino avec son mari et ses enfants. "Ils nous aident et prennent grand soin de nous", souffle quant à elle une autre réfugiée à EuroNews.
Pour autant, les arméniens du Haut-Karabagh comme ceux de la République d'Arménie ne peuvent s'empêcher de blâmer la gestion du conflit par le Premier ministre, Nikol Pashinyan. Fin septembre, des manifestants se sont rassemblés à Erevan pour protester contre la gestion par le gouvernement de la crise du Haut-Karabakh, accusant ce dernier d'avoir abandonné la population et renoncé à défendre ce territoire.
L'appel du pape François à protéger le patrimoine chrétien
Lors de l'angélus du dimanche 15 octobre, le pape François s'est de nouveau exprimé sur la situation au Haut-Karabagh, et s'est notamment inquiété du sort réservé aux monastères et églises de la région. "Ma préoccupation pour la crise dans le Haut-Karabakh n’a pas diminué", a-t-il assuré sans pour autant nommer directement ni l’Arménie ni l’Azerbaïdjan, avant d'adresser "un appel particulier en faveur de la protection des monastères et des lieux de culte de la région".