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La dernière étape du "Synode pour une Église synodale", lancé le 10 octobre 2021 par le pape François s’ouvre ce mercredi 4 octobre à Rome. Après deux ans de réflexion au niveau des Églises locales, les débats et réflexions arrivent à Rome et vont être portés jusqu’au 29 octobre par 464 participants dont 365 membres, également appelés "pères et mères synodaux", c’est-à-dire ayant le droit de vote.
Les échanges des participants vont porter sur les thématiques évoquées dans le document de travail Instrumentum Laboris, résultat des différentes étapes de consultations qui ont précédé l’assemblée générale. Participation des femmes à la vie de l’Église, accueil et communion avec les personnes "divorcées remariées, polygames ou LGBT+", partage de la gouvernance, rôle des prêtres et des évêques… les sujets variés ne manqueront certainement pas de faire réagir les participants.
Une réponse aux dubia
Le dicastère pour la Doctrine de la foi a rendu publique ce 2 octobre 2023 la lettre du pape François, datée du 11 juillet dernier, répondant aux cinq cardinaux conservateurs qui avaient adressé un premier message exprimant leurs doutes – "dubia", en latin – à l’approche de l’ouverture du Synode sur l’avenir de l’Église. Interrogé sur la question des unions homosexuelles, le pape François martèle que "l’Église a une conception très claire sur le mariage : une union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à engendrer des enfants".
Dans cette perspective, "l’Église évite tout type de rite" concernant des couples en situation irrégulière, qui risquerait de "contredire cette conviction", précise-t-il. François laisse toutefois la porte ouverte à des "formes de bénédiction" pour des couples homosexuels, à condition qu’elles s’accompagnent de "prudence pastorale" et ne transmettent pas "une conception équivoque du mariage".
Attention à ne pas se réduire aux étiquettes "traditionalistes ou progressistes".
Devançant (?) d’éventuelles polémiques, le pape François a appelé en amont du synode les membres à se rassembler "dans l’espoir de l’humanité", malgré les "espérances contradictoires" qui parcourent l’assemblée. Il a recommandé de ne pas s’inquiéter de devoir "accomplir quelque chose", même si "les médias décideront probablement que tout cela n’était qu’une perte de temps, que des mots", et "chercheront à savoir si des décisions audacieuses ont été prises sur quatre ou cinq sujets brûlants". Et d’inviter à ne pas se réduire aux étiquettes "traditionalistes ou progressistes", provoquant les rires en assurant que "même les différences entre dominicains et jésuites sont insignifiantes" dans l’Église. François a demandé plus largement à tous les croyants de prier tout au long du mois d’octobre à l’intention du synode.
Que les fidèles approuvent ou doutent, la démarche synodale est loin d’être nouvelle dans l’Église. "Elle est classique car depuis deux mille ans la vie de l’Église unit profondément la consultation du Peuple de Dieu et la responsabilité propre des successeurs des apôtres qui doivent discerner dans tout ce qui est exprimé par les fidèles "ce que l’Esprit dit aux Églises" (Ap 2, 7)", a souligné auprès d’Aleteia le frère Benoît-Dominique de La Soujeole, auteur de Synode ? Vous avez dit synode ? "Elle est nouvelle aussi parce que les nouvelles technologies de la communication (Internet) permettent pour la première fois, dans un délai raisonnable, de consulter l’ensemble du Peuple de Dieu dans le monde entier. Prenant conscience que le mouvement de mondialisation prend à l’heure actuelle une dimension inédite dans l’histoire par les interactions multiples et rapides entre les peuples, la communauté chrétienne doit intégrer ces données nouvelles, notamment pour accomplir plus et mieux sa mission évangélisatrice."