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L'inquiétude de Mgr Louis Raphaël Sako sur le sort des chrétiens d'Irak ne faiblit pas. Le patriarche de l’Église catholique chaldéenne d’Irak est toujours réfugié dans un monastère à Erbil, au Kurdistan irakien, après la révocation début juillet du décret reconnaissant ses fonctions de cardinal par le gouvernement. Cette décision du président Abdel Latif Rashid lui fait perdre son immunité en tant que chef religieux et l'empêche également d'administrer les biens de son Église.
Il avait, entre autres, critiqué le défaut de représentation politique de la minorité chrétienne irakienne au Parlement, dénonçant l'occupation de sièges initialement réservés à cette dernière par les partis politiques majoritaires, et s'était opposé publiquement à la légitimité de la Brigade de Babylone. Cette milice, se revendiquant chrétienne, est en fait affiliée aux Forces de mobilisation populaire pro-iraniennes (PMF) et au Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI). "Je suis parti de Bagdad non pour m'enfuir, mais pour protester", a affirmé le prélat au cours d'un point presse organisé par l'Oeuvre d'Orient mardi 19 septembre. "Je voulais protester contre la façon de faire du gouvernement, qui vise à faire taire la voix des chrétiens d'Irak, et montrer mon désaccord quant au mouvement de Babylone."
Le désaveu des milices de Babylone
"J'ai toujours défendu les droits de l'homme, sans distinction de croyance ou d'appartenance ethnico-religieuse, j'ai essayé de protéger les chrétiens et je n'ai jamais voulu justifier la formation d'une prétendue “milice chrétienne”", confie-t-il ainsi à AsiaNews. "J'ai rejeté tout cela, d'où le but d'une vengeance de cette faction [le mouvement de Babylone] qui a un plan : pousser les chrétiens à partir, les faire émigrer pour reprendre leurs maisons, leurs biens, leurs propriétés."
Critiquant l'illégalité dans laquelle s'est produite la révocation du décret par le président de la république d'Irak, Mgr Sako dénonce une annulation arbitraire : "En une seconde, le chef de l'État a voulu effacer quatorze siècles d'histoire et de tradition, mais je n'ai pas peur et je n'ai rien à perdre… peut-être ma vie, mais je suis prêt à le faire aussi." Il essaie, tant bien que mal, de poursuivre son ministère pastoral depuis le monastère où il a trouvé refuge, partageant son temps entre visite des villages et célébration de la messe dans différentes paroisses, retraites... "J'essaie de continuer mon travail en collaboration avec les évêques d'Irak, ainsi que les prêtres qui sont à Bagdad. Pour le moment, je ne sais pas quand je pourrai y revenir, j'attends de trouver une solution. J'ai beaucoup d'espoir. Je vis dans l'attente, mais je suis dans la paix."