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Les Français ont-ils peur de la mort ? La réponse est sans appel. Près de la moitié (49%) des Français se disent angoissés à l’idée de leur propre disparition. Mais, en fonction du point de vue, elle peut être agréablement surprenante. L’Ifop dévoile ce jeudi 14 septembre une étude réalisée pour Plaquedeces.fr, un site de plaques funéraires, auprès d’un millier de personnes. Cette enquête souligne que si les gens sont inquiets de mourir, ils le sont davantage à l’idée de perdre un proche qu’il s’agisse d’un enfant (83%) ou d’un conjoint (76%).
Cette angoisse du décès rejoint parfaitement la diminution de la pratique religieuse chez les Français. Selon les données 2021 de l’Ifop, 6,6% des Français se disent catholiques pratiquants. Malgré ce phénomène, 31% des Français restent convaincus de la vie après la mort, un chiffre qui a peu changé depuis les années 1970 (37%). En ce qui concerne l'adhésion à la vie éternelle, 27% des Français croient encore à ce dogme de l’Église catholique.
Que signifie la vie éternelle ?
"Les descriptions matérielles du Paradis sont impossibles", a ainsi expliqué le père Jean Robert Armogathe sur Aleteia. Le Christ a utilisé plusieurs images pour parler du Royaume de Dieu et de la vie auprès de Dieu, qui n’est "pas le Dieu des morts, mais celui des Vivants : tous vivent en effet pour lui" (Mc 12, 27). "La foi et l’espérance disparaissent avec la mort et la vision de Dieu, mais la charité demeure et c’est elle qui nourrit la communion des saints que le Christ a présenté par des analogies suggestives, comme un banquet, une fête ou des noces, dans le Royaume de Dieu. Tout cela exprime la joie de la communion et d’un temps où Dieu "aura essuyé toute larme de nos yeux"."
Le Catéchisme de l’Église catholique (n°1022) enseigne qu’après la mort "chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification, soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel soit pour se damner immédiatement pour toujours". Si plus personne ne croit à la vie au ciel, il est logique que la mort terrestre soit vécue comme un drame pour de nombreux citoyens. Le pape François ajoute que pour hériter de la vie éternelle, "il n'est pas nécessaire d'accumuler les biens de ce monde, mais ce qui compte c'est la charité que nous aurons vécue dans nos relations fraternelles", a-t-il déclaré en septembre 2022.
La crémation, un choix pour les croyants
Concernant le choix des obsèques, 60% des citoyens indiquent vouloir une cérémonie civile (31%) ou aucune célébration (29%). Quant aux obsèques religieuses, moins de la moitié des personnes choisissent cette option (40%) alors qu’ils étaient 55% il y a quinze ans. Désormais, la moitié de la population opte pour la crémation. Étonnamment, 33% des croyants religieux se disent prêts à recourir à l’incinération contre 55% pour l’enterrement. Que dit l’Église catholique à ce sujet ? La réponse à cette question se trouve dans Ad resurgendum cum Christo sur la sépulture des défunts et la conservation des cendres en cas d’incinération. Dans cette instruction publié le 25 octobre 2016, la congrégation pour la doctrine de la foi réaffirme la préférence de l’Église pour l’inhumation des corps. La crémation est donc acceptée, mais "ni la dispersion, ni la conservation des cendres à domicile, sauf dans des cas exceptionnels et en attendant qu’un lieu sacré puisse accueillir les restes du défunt », précise-t-elle.