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Maximilien Kolbe n'est pas, à première vue, un saint que l'on s'imaginerait porter une arme. Ce saint prêtre qui a donné sa vie en échange de celle d'un père de famille à Auschwitz incarne par excellence la paix et la force tranquille. Pourtant, lorsqu'il s'agissait de demander la conversion d'une âme rebelle, aux grands maux les grands remèdes ! Le père Kolbe avait une arme secrète on ne peut plus efficace.
Comme l'on s'en doute, elle n'était point léthale mais d'ordre spirituelle. Sa "balle" de la dernière chance, c'était la médaille miraculeuse, dont il était convaincu qu'elle possède un pouvoir sans commune mesure. Cette croyance indéfectible en la force de cet objet lui venait de l'exemple d'Alphonse Ratisbonne. Athée d'origine juive ayant vécu au XIXe siècle, nourrissant une haine profonde contre les catholiques et les prêtres, Ratisbonne ne s'est converti que grâce à la Vierge Marie, après avoir porté non sans méfiance la médaille miraculeuse et récité quotidiennement, quoique sans conviction, la prière du Memorare de saint Bernard. Mais alors qu'il pénètre dans l'église Saint-André à Rome, Alphonse est comme foudroyé et demeure en extase devant la Vierge, qui lui apparaît sous les mêmes traits que sur sa médaille.
"Ce sont mes munitions"
C'est en entendant cette histoire que le père Kolbe fut immédiatement convaincu de la puissance d'une telle médaille. Après son ordination en 1919 à Rome, il choisit de célébrer sa première messe au cœur même de l'église où s'est converti Ratisbonne. C'est lui qui donnera à la médaille miraculeuse une nouvelle impulsion, en fondant la "Milice de l’Immaculée", placée sous le patronage de la Vierge de la médaille. Avant de se rendre au Japon en 1930, il se rend rue du Bac, à Lourdes et à Lisieux et distribue généreusement des médailles, les appelant "ses munitions." Le père Kolbe disait de la médaille :
La médaille miraculeuse doit être l’arme, la cartouche, dont se sert le chevalier de l’Immaculée. Fût-il le pire des hommes, si quelqu’un est prêt à porter la médaille miraculeuse, donne-la lui et prie pour lui, et, à l’occasion, essaie par une bonne parole, de faire naître en lui l’amour de la Sainte Vierge, et de l’amener à chercher refuge auprès d’elle
dans toutes les difficultés et les tentations, car quiconque se met à prier sincèrement l’Immaculée, se laissera bientôt convaincre d’aller se confesser. Il y a beaucoup de mal sur terre, mais n’oublions pas que l’Immaculée est encore plus puissante : "Elle écrasera la tête du serpent infernal".