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Le père Roman Demush, vice-responsable de la pastorale des jeunes de l’Église gréco-catholique ukrainienne, témoigne pour Aleteia de son émotion après le moment de consolation vécu par les jeunes Ukrainiens que le pape François a rencontré ce jeudi à Lisbonne.
Aleteia : Pour les jeunes Ukrainiens, ces JMJ ont-elles pris un relief particulier avec cette rencontre "intime" avec le Pape ?
Roman Demush : Être ici, pour nous les Ukrainiens, c’est très important. Cela nous permet de rendre visible le cri de notre peuple martyrisé. Et la rencontre avec le Saint-Père a été une occasion providentielle. Les jeunes ont pu lui parler de leurs expériences, de leurs histoires vécues à travers cette guerre. Certains ont combattu, d’autres ont perdu leurs proches… Le Pape les a écoutés avec une grande attention. Durant l’échange, il y a eu beaucoup de larmes. Le Pape et les jeunes se sont arrêtés plusieurs fois pour pleurer ensemble, et finalement pour prier ensemble. Cela nous a permis de rendre témoignage du Christ souffrant dans l’expérience de notre peuple. Comme cadeau pour le Saint-Père, les jeunes ont apporté des grains, du pain et de l’eau. Nous lui avons dit qu’aujourd’hui nous pouvons mourir non seulement à cause des bombes des Russes, mais aussi à cause de la faim, car nos silos sont bombardés. Le Pape a partagé le pain et l’eau bénie avec nous, cela a été un beau moment de partage.
Combien de jeunes Ukrainiens sont venus aux JMJ de Lisbonne ?
Plus de 500 jeunes Ukrainiens sont venus aux JMJ, c’est une chose providentielle. Plus de 300 d’entre eux viennent de l’Ukraine proprement dite, et 200 autres proviennent de la diaspora, de la Pologne, de France, d’Italie, etc…
Ces JMJ sont une source de consolation, de réconfort pour ces jeunes traumatisés par la guerre ?
Oui, car c’est une occasion de rencontre, et d’abord de rencontre avec le Christ vivant au milieu de nous. Et cela permet aussi aux Ukrainiens de se rencontrer entre eux, après qu’ils aient dû, pour beaucoup d’entre eux, quitter leur maison et leur pays. Et puis c’est aussi une occasion de rencontrer des jeunes du monde entier, de vivre une expérience de foi ensemble.
Quand les jeunes font des photos avec nous, ils nous disent toujours qu’ils prient pour nous.
Depuis le début de l’offensive russe, les Ukrainiens se sentent souvent mal compris. Ces JMJ aident à faire comprendre cette guerre aux jeunes des autres pays ?
Les jeunes Ukrainiens ont parlé aux autres jeunes mais aussi au Pape, avec clarté, de l’agresseur russe, qui attaque nos maisons, nos villes, qui nous fait mourir. Les jeunes ont demandé au Pape de nommer le mal par son nom. Et de la part des jeunes d’autres pays, nous recevons beaucoup de soutien et d’encouragement. Quand ils font des photos avec nous, ils nous disent toujours qu’ils prient pour nous. C’est un soutien très important pour nous.
La prière est une "arme spirituelle" essentielle, dans un contexte de guerre ?
La foi est une arme qui nous fait résister en ce temps, en regardant vers Dieu. Aujourd’hui les jeunes ont expliqué au Pape qu’ils n’ont pas perdu la foi. Au contraire, même au milieu de toutes ces horreurs, certains l’ont retrouvée.