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L’on y perdrait son latin. Et même son français. Pendant une messe qu’il préside, l’évêque ne cesse de mettre et de retirer sa mitre sur la tête, entre avec la crosse, la rend et la reprend avant de repartir avec. Évidemment, ces mouvements ne sont pas le fruit du hasard ou de l’improvisation – même si la liturgie en est souvent empreinte.
Ceux qui assistent à une ordination épiscopale n’oublient pas le moment où deux diacres portent l’Évangéliaire au-dessus de la tête du nouvel évêque agenouillé devant son consécrateur. Devenant successeur des apôtres, l’ordonné est appelé à proclamer la Parole de Dieu, à enseigner. Pour manifester cette fonction liturgiquement, les évêques portent la mitre, dont la forme rappelle le livre ouvert des Écritures, et les deux faces l’Ancien et le Nouveau testament.
La mitre, médiation entre Dieu et les hommes
Dès lors, l’évêque porte la mitre quand il agit en tant que médiateur entre Dieu et les hommes. Il reste en calotte violette quand, en sens inverse, il relie les hommes à Dieu. À la messe, il revêt la mitre dans la procession d’entrée et de sortie, bénissant le peuple, tout comme il prêche mitré, expliquant la Bonne nouvelle du salut après avoir écouté les lectures, revêtu de cet attribut épiscopal. Dans la célébration des autres sacrements, la logique est la même. Par exemple durant une ordination : il invoque les saints sans mitre mais la porte quand il impose les mains à l’ordinand, parce que c’est la grâce qu’il transmet par ce geste.
L’évêque est aussi reconnaissable dans la liturgie grâce à ce bâton qu’il tient dans les mains : la crosse. Son origine est pastorale, au sens premier du terme. La houlette est ainsi utilisée par les bergers pour ramener leurs brebis dans l’enclos. À l’image du Christ Bon-Pasteur, l’évêque a charge d’âmes sur le territoire qu’il se voit confié.
Le bâton pastoral est le signe de cette juridiction qui est d’abord un ministère : garder la foi des apôtres et conduire le peuple de Dieu. À la messe, la crosse est portée à l’entrée et à la sortie, puisque le pasteur traverse l’église en procession comme le berger au milieu de son troupeau. Il s’appuie dessus durant la proclamation de l’évangile et pour bénir l’assistance à la fin de la liturgie. En revanche, s’il officie dans un diocèse dans lequel il n’a pas juridiction, l’évêque porte la crosse avec la houlette en arrière.