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Ce que Tu as caché aux sages et aux savants, Tu l’as révélé aux tout-petits ! (Mt 11, 25). Frères et sœurs bien aimés, une fois de plus, Jésus prend le contre-pied des idées reçues, des idées toutes faites, de celles qui se transmettent de génération en génération. À l’école, il faut "bien travailler", "faire des efforts", "bien écouter la maîtresse" afin de récolter des bonnes notes qui permettront de se constituer un bon dossier afin d’entrer dans les bonnes prépa’ qui garantiront l’intégration dans une école prestigieuse qui permettra, in fine, d’obtenir une "belle situation".
La grandeur, le pouvoir, l’autorité, la suprématie, la toute-puissance : voilà ce qui animent le cœur de certains. Évidemment, les calculs et projections de parents attentifs au bien de leurs enfants, soucieux de les faire grandir et de les voir servir la société du mieux possible sont bien compréhensibles. D’autre part, il nous faut exploiter les qualités que nous a accordées le Bon Dieu (je vous renvoie à la célèbre parabole des talents [Mt 25, 14-30]). Mais tout cela reste très humain et peut manquer cruellement d’élévation spirituelle…
Les "tout-petits" que le Seigneur exalte
C’est là que l’enseignement de Notre Seigneur nous invite à nouveau à considérer les choses avec un regard renouvelé. En précisant d’emblée que les propos de Jésus s’adressent bien aux "tout-petits", pas aux cancres, aux paresseux et aux flemmards. Mais qu’est-ce qu’un « tout-petit » dans la bouche du Seigneur ? Il y a un terme hébreu qui revient régulièrement dans l’Ancien Testament et que reprend la Vierge Marie dans son Magnificat : c’est anawim, les pauvres, les petits, les humbles, ceux qui se soumettent, ceux qui ne font pas de bruit. Étymologiquement, anawim signifie "les courbés", ceux qui sont abaissés, humiliés.
Le "tout-petit", c’est celui qui sait qu’il dépend en tout de Dieu, que Dieu est le Créateur de notre monde et de notre vie, le Maître de l’univers, le Roi des rois.
C’est bien eux que le Seigneur exalte dans Son propos, eux qui ont un cœur disponible, eux qui savent que c’est Dieu qui donne sens à leur vie, là où d’autres mettent à Sa place l’argent, le pouvoir, la domination qui prennent la première place dans leur vie. Le "tout-petit", c’est celui qui sait qu’il dépend en tout de Dieu, que Dieu est le Créateur de notre monde et de notre vie, le Maître de l’univers, le Roi des rois. L’anawim d’aujourd’hui, c’est celui qui répète humblement et avec conviction "Que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel".
La simplicité de cœur
L’anawim d’aujourd’hui peut être riche, posséder des biens ; il peut exercer son autorité sur d’autres, ses subordonnés, ses employés mais il le fait de façon juste, éclairée, bienveillante. Le Seigneur ne condamne pas en bloc les riches, mais ceux qui font un mauvais usage de leur argent, ceux qui accumulent, qui thésaurisent, ceux qui manquent de générosité. Il ne voue pas à la géhenne les puissants, les patrons, les chefs : Dieu a créé un monde marqué par l’ordre (le jour-la nuit, l’alternance des saisons, la naissance, la croissance, le déclin, la mort), un monde où règne une hiérarchie naturelle. Et notre société humaine est marquée par cet aspect-là des choses : une lecture même rapide de l’Ancien Testament nous montre bien que Dieu a toujours fait appel à des chefs, des anciens, des hommes d’expérience, comme Abraham, Moïse, Josué, Saül, David. Et dans le Nouveau Testament, Jésus désigne Pierre pour être le chef de l’Église naissante. Et les apôtres choisiront des anciens, des "surveillants" (episkopoï en grec, qui a donné le nom "évêques") pour veiller sur les nouvelles communautés naissantes.
Jésus ne vient donc pas renverser un système installé. Le Seigneur ne prêche nullement la révolution ou le chaos avec Ses propos. Il ne monte pas les petits contre les grands, les faibles contre les puissants. Il invite à la simplicité de cœur, à une disponibilité véritable tant à l’égard de Son Père que de nos frères et sœurs. Et ce message, Il l’adresse en tout premier lieu à Ses disciples, ceux qu’Il S’est choisi pour être Sa garde rapprochée, ceux qu’Il enverra en mission pour annoncer le message de la Bonne Nouvelle du Salut au monde entier. Car des désirs de pouvoirs, des luttes intestines, il y en a eu parmi les Douze, au point que Jésus sera obligé d’intervenir et de les admonester solennellement (Mt 18, 3-4) :
Si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux.
Une invitation à lâcher prise
Au début de cette période estivale, c’est une invitation pour nous à lâcher prise si nous exerçons des responsabilités et à les remettre entre les mains de Dieu, Maître de toutes choses. Tout comme un petit enfant fait confiance à ses parents. Et c’est l’occasion de nous réjouir, comme les petits enfants, des choses simples, qui sont les richesses des plus pauvres : le soleil, la nature, un papillon, un joli sourire. Tout cela, l’argent ne peut pas l’acheter…
Demandons ce matin la grâce de la simplicité, de l’humilité, de la confiance en Dieu, mais aussi de l’émerveillement. Demandons au Seigneur un cœur, une âme d’enfant, comme le faisait la petite Thérèse de l’Enfant-Jésus : cette humble religieuse, cachée dans son carmel de Lisieux, à la vie sans éclat, est devenue, par sa simplicité, sa soumission à la volonté divine et son amour du prochain, docteur de l’Église, patronne des missions et modèle pour tant et tant de catholiques qui ont choisi la petite voie pour s’avancer vers Dieu. Oui, vraiment, "ce qui a été caché aux sages et aux savants, a été révélé aux tout-petits" ! Puissions-nous, nous aussi, par l’intercession de Notre-Dame et des saints du Ciel et l’aide de Dieu, redécouvrir cette simplicité des enfants de Dieu.