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Harold Fry et sa femme Maureen forment un couple de retraités à la vie tranquille. Lecture du journal devant une tasse de thé, aspirateur inlassablement passé et repassé sur une moquette impeccable, rien ne vient perturber ce quotidien empreint de morosité. Jusqu’à la lecture d'une lettre adressée à Harold. Envoyée par une ancienne collègue, Queenie Hennessy, elle informe Harold Fry qu’elle est en soins palliatifs.
Harold est profondément bouleversé par cette nouvelle, au grand étonnement de sa femme qui ne comprend pas pourquoi son mari est à ce point touché par le sort d’une collègue. Il parvient difficilement à trouver les mots pour écrire une réponse à Queenie, et se met en marche pour aller poster sa lettre en bas de la rue.
Un voyage de 800 kilomètres
Arrivé à la boîte aux lettres, Harold ne semble pas décidé à lâcher sa missive, et décide de marcher encore un peu, jusqu’au bureau de poste du centre-ville. Il y fait une halte dans une supérette, où il entreprend de discuter avec la jeune caissière qui lui parle de sa tante malade. "Il n’y a pas que les traitements, il faut avoir la foi", assure la jeune femme. Frappé, Harold prend la décision soudaine de marcher sur le champ jusqu’à Queenie. Seulement, plus de 800 kilomètres les séparent. Harold doit traverser l’Angleterre, du sud-ouest où il se trouve, jusqu’à la ville la plus au nord du pays, Berwick-upon-Tweed, où vit Queenie. Mocassins aux pieds, Harold se met en marche avec enthousiasme.
Armé d’une détermination à toute épreuve, Harold marche en répétant inlassablement, comme pour se donner du courage: "Tu ne mourras pas, non, non, tu ne mourras pas". Il marche comme si sa vie et celle de Queenie en dépendaient, pour fuir une existence marquée par la passivité. "Seul un chirurgien peut sauver un malade du cancer, et tu ne marches jamais", tente de le raisonner sa femme. En vain, Harold est transporté. En l’espace de quelques heures -quelques minutes à l’écran-, le vieil anglais s’est rajeuni. La candeur de ce retraité aux grands yeux bleus et au sourire franc est touchante.
L'espérance à la clé
Et pourtant, une série de flashbacks tout au long du film indique au spectateur que par cette marche, c’est lui-même qu’il cherche à sauver, autant que son amie. Harold apprend à demander et accepter de l’aide, à reconnaître sa faiblesse quand ses pieds blessés le forcent à se reposer. Loin d’être un simple périple en solitaire, chaque rencontre sur le chemin apporte quelque chose au personnage, qui lui-même donne en retour. Le pèlerinage d’Harold, qui passait pour un grand-père excentrique, finit même par toucher des milliers de personnes dans le pays. Son histoire devient célèbre et il est bientôt rejoint par quelques dizaines d'adeptes.
Et pourtant, c’est d’abord la vie d’un homme que raconte ce périple. Celle d’un mari et d’un père, marquée par de grandes épreuves, et qui pour la première fois, choisit d’espérer. "J’ai passé ma vie à ne rien faire, et pour une fois, j’agis", dit Harold à sa femme. C’est en marchant qu’Harold trouve la force d’affronter et de réparer son passé.
"L'improbable voyage d'Harold Fry" aborde sans masque la souffrance comme la joie, et offre au spectateur une balade à travers l’Angleterre et ses sublimes paysages. Un long-métrage lumineux et poétique, sur la folie de l’espérance. "C’est peut-être ce qui manque en ce monde", explique une religieuse à Harold, "moins de raison et plus de foi".
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