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Entendre "Je te déteste" de la bouche de son enfant peut être très blessant, surtout quand on l’entend dire pour la première fois. Trois petits mots qu’un adolescent lance parce qu’il ne veut pas éteindre sa play et faire ses devoirs ou bien parce qu’il estime qu’il est encore trop tôt pour lui d’aller se coucher. Trois petits mots qui frappent un parent en plein cœur.
"Vers 11-13 ans, les enfants ont du mal à contrôler leurs propos. Ils disent ce qui leur passe par la tête contrairement aux adultes qui, même s’ils peuvent ressentir de la colère, voire de la haine, envers une personne à un moment donné, ne le diront pas forcément à haute voix", explique à Aleteia le pédopsychiatre Stéphane Clerget et auteur de L'intelligence spirituelle de votre enfant : la révéler et la développer (éd. Leduc).
Et moi, je t’aime pour deux.
L’important est ainsi de se rappeler que même si l’enfant tient de tels propos cela ne veut pas forcément dire qu’il ressentait cette haine il y a une heure ou qu’il la ressentira toujours dans une heure. Ce sentiment est passager. Si ces paroles sont blessantes pour les parents, il ne faut pas pour autant les prendre trop à cœur mais plutôt y répondre et réagir correctement.
En tant que chrétiens, nous sommes tous appelés à aimer. Ainsi, la première réponse à cette supposé détestation est l’amour ! Si un enfant crie "Je te déteste !", la meilleure réponse serait : "Et moi, je t’aime pour deux." Stéphane Clerget conseille toutefois de ne pas en rester là. "Il faut discuter avec l’enfant. Lui demander pourquoi il dit de telles choses. Cela lui apprendra à verbaliser ses sentiments", soutient-il. "Surtout, il faut le laisser s’exprimer, l’écouter sans le couper, tout en gardant son calme. Si on ne veut pas faire face à ses potentiels propos violents, mieux vaut éviter de l’interroger tout de suite et attendre qu’il se calme un peu."
Dialoguer et chercher ensemble des solutions
"Il me semble aussi important de ne surtout pas le punir pour ces paroles blessantes car il a le droit d’être en colère", note encore Stéphane Clerget. L’enfant peut aussi avoir de bonnes raisons de se mettre dans un tel état. Il est peut-être épuisé ou a passé une mauvaise journée à l’école. Il se peut aussi qu’il ne s’aime tout simplement pas car il se sent mal dans sa peau, a de l'acné, éprouve des difficultés à se faire des amis... "Souvent, les enfants peuvent reprocher aux parents ce qui leur arrive", relève Stéphane Clerget, qui conseille aux parents d’expliquer à leur enfant qu’ils ne sont pas responsables de ce qu’il vit en ce moment (acné, manque d’amis, etc.) mais qu’ils sont là pour l’aider à résoudre ses soucis et à trouver des solutions ensemble.
En discutant avec l’enfant, il est aussi possible de se rendre compte de ses erreurs en tant que parents. Était-ce bien nécessaire de lui crier dessus pour qu’il range sa chambre tout de suite? Fallait-il le priver de sortie parce qu’il a eu une mauvaise note ? "Le comportement de l’enfant peut être l’occasion d’une remise en question de la part des parents", glisse Stéphane Clerget. Si, après le dialogue avec l’enfant et une réflexion mûre, l’injustice a été constatée, pourquoi ne pas revoir ses méthodes d’éducations ? Les parents servent de modèles à leurs enfants. Demander pardon pour avoir été trop sévère ou trop exigeant sur certains points, c'est reconnaître avec humilité et sincérité que les adultes ont parfois tort.