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Confession, pardon, foi… Les confidences d’un missionnaire de la miséricorde

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Le père Robert Wielądek, missionnaire de la miséricorde divine en Pologne, s'est confié à Aleteia sur son ministère et sur la miséricorde. Pour devenir miséricordieux, explique le prêtre, il n'y a qu'une seule question à se poser : "Que ferait Jésus à ma place ?"

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Ils ne sont que 1.000 à travers le monde, et une quarantaine en France. Les Missionnaires de la miséricorde divine ont reçu du pape François une attribution particulière, celle de pouvoir absoudre les péchés les plus grands, normalement réservés au Siège Apostolique. Parmi ceux-ci, la profanation des espèces consacrées (corps et sang du Christ), la violence physique contre le Pape, la violation du secret de la confession... Le père Robert Wielądek est un missionnaire polonais. Il s'est confié à l'édition polonaise d'Aleteia sur ce ministère et sur la puissance du sacrement du pardon.

Aleteia : Dans la Bible, nous lisons que Dieu est miséricordieux, doux et lent à la colère. Mais parfois, nous lisons aussi que Dieu est juge et qu'il peut punir. L'un ne contredit-il pas l'autre ?
Père Robert Wielądek : La miséricorde et la justice sont les deux faces d'une même médaille. La miséricorde a besoin de justice et vice versa. Ces deux réalités sont indissociables. Il ne peut y avoir d'anarchie dans l'amour. Toute relation a besoin de cadres, de limites et d'ordre. 

Dieu nous aime, donc il est exigeant avec nous.

Le jugement n'est-il pas incompatible avec l'amour ?
Rappelons-nous que nous serons jugés par Celui qui est mort par amour pour nous, pour nous sauver de nos péchés. Le jugement de Dieu est comparable à l'amour filial et paternel : si vous avertissez votre enfant de ne pas désobéir, ou de ne pas faire telle ou telle chose, mais qu'il n'écoute pas, vous allez en tant que parent lui dire qu'il a mal agi, et lui faire ressentir les conséquences de son comportement. Cela signifie-t-il que vous ne l'aimez pas ? Au contraire : vous le faites précisément à cause de votre amour pour lui. De plus, généralement, le fait de le punir vous fait souvent souffrir en même temps, en tant que parent. C'est la même chose avec Dieu. Il nous aime, donc il est exigeant avec nous. Et parce qu'il nous a fait libres, nous sommes capables d'endurer les conséquences de nos choix de vie. Il n'agit pas froidement, mais avec compassion.

Comment devenir un homme de miséricorde ?
Nous ne pouvons pas être miséricordieux par nous-mêmes. Nous pouvons être bienveillants, mais pas miséricordieux. Nous ne pouvons l'apprendre que de Dieu, et tout spécialement à travers le sacrement de la confession. Se confesser nous permet de découvrir un amour patient, constant et incessant. Un amour qui n'est pas de ce monde. Et seule cette expérience nous fait savoir comment nous pouvons la traduire dans notre attitude envers les autres. Par conséquent, si quelqu'un veut être miséricordieux, il doit commencer par travailler sa relation avec Dieu, de sorte à tout faire à travers Lui. La miséricorde consiste à adopter le comportement de Jésus. Par conséquent, si je ne sais pas comment me comporter (ou comment faire preuve de miséricorde), je dois me demander : "Que ferait Jésus à ma place ?"

Le Christ est empathique, patient et doux. Mais il n'a jamais fermé les yeux sur le mal.

Alors, contrairement à ce que l'on pense souvent, la miséricorde ne consiste pas à pardonner ou à fermer les yeux sur la faiblesse de quelqu'un ?
Non. Le Christ est empathique, patient et doux. Mais il n'a jamais fermé les yeux sur le mal. Lorsqu'il rencontre la femme adultère, il ne lui tapote pas sur l'épaule en lui disant que ce n'est pas grave ou en faisant comme si rien ne s'était passé. Il se tourne vers elle, la regarde et lui dis : "Va et ne pèche plus". En d'autres termes : "Tu as péché, ce que tu as fait est mal. Mais je t'aime et tu peux choisir de renoncer au mal et changer ta vie."

L'une des plus grandes manifestations de la miséricorde est la patience. Jésus dit que nous ne devons pas pardonner 7 fois mais 77 fois. Cela signifie-t-il que nous devons endurer les offenses de quelqu'un indéfiniment ?
Dieu nous dit que si autrui nous demande pardon en vérité, alors nous devons pardonner autant de fois qu'il fera la démarche. Mais là encore, tout est une question d'équilibre. Il faut être patient, mais la patience ne doit pas fermer les yeux sur le mal : quelqu'un peut effectivement demander pardon sans bonne intention. Dieu endure notre péché à l'infini, mais cela engendre forcément des conséquences. Il en va de même pour nous : face au mal infligé, nous ne pouvons pas prétendre qu'il ne s'est rien passé.

Qu'est-ce qui est le plus dur dans la confession pour un prêtre ?
Premièrement, le péché n'est pas intéressant du tout, au contraire, il est ennuyeux. Les hommes commettent le même mal depuis la nuit des temps, ce sont seulement les outils utilisés pour faire le mal qui changent. D'autre part, pour moi, il est difficile d'écouter les péchés des autres, parce que je suis conscient de la misère qu'ils causent. C'est comme un parent qui doit écouter son enfant comment il s'est perdu dans la vie. Cela ne donne lieu à aucune joie.

L'expérience la plus forte pour moi a été de prêcher des retraites et de donner le sacrement de réconciliation en prison.

Y a-t-il une confession qui est particulièrement restée gravée dans votre mémoire ou dans votre cœur ?
L'expérience la plus forte pour moi a été de prêcher des retraites et de donner le sacrement de réconciliation en prison. Découvrir comment la miséricorde de Dieu change les gens, en particulier les plus "brisés" dans la vie, c'est une grande grâce. J'ai écouté la confession de personnes qui ne s'étaient pas confessés depuis 40 ou 60 ans.

Comment ces sept années de ministère ont-elles affecté votre vie et votre foi ?
Je découvre tous les jours combien je manque de miséricorde dans ma vie quotidienne. Cela me permet de me rendre compte que je dois me convertir encore et encore, tous les jours. Il m'arrive encore de repousser et de rejeter les autres. Travailler à être miséricordieux, c'est exiger de soi une adhésion toujours plus forte à Jésus. Il faut chercher à l'imiter. Pour cela, le sacrement de réconciliation est important. Ce n'est pas un hasard si Jean Paul II se confessait une fois par semaine.

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