Nouvelle charge de Daniel Ortega contre l’Église catholique. Daniel Ortega a violemment critiqué l’Église catholique ce mardi 21 février en assurant qu’une "mafia" au sein du Vatican décidait de l’élection du Pape ainsi que des hauts responsables religieux. "Le peuple devrait élire les cardinaux et il devrait y avoir un vote au sein du peuple catholique (...) afin que le Pape soit également élu, par un vote direct du peuple, pour que ce soit le peuple qui décide et non la mafia qui est organisée là-bas au Vatican", a-t-il déclaré lors d’un événement organisé à Managua, la capitale du pays. "Je ne crois ni aux papes ni aux rois. Qui élit le Pape ?", s’est encore insurgé Daniel Ortega. "Combien de voix le pape obtient-il du peuple chrétien ?"
Cette charge de Daniel Ortega quelques jours après une déclaration du pape François qui s'est dit "préoccupé" et "attristé" par la situation au Nicaragua, notamment après la condamnation à 26 ans de prison de l'évêque Rolando Álvarez, évêque de Matagalpa, et l'expulsion de 222 opposants vers les États-Unis. "Je ne peux pas ne pas mentionner avec préoccupation l’évêque de Matagalpa Mgr Rolando Alvarez, que j’apprécie beaucoup, condamné à 26 ans de prison – et aussi les personnes qui ont été déportées aux États-Unis", a ainsi déclaré François lors de l’Angélus du 12 février 2023. Pour mémoire Mgr Rolando Álvarez, figure majeure de l’apposition au régime de Daniel Ortega, a été condamné le 10 février à 26 ans d’emprisonnement pour "conspiration et diffusion de fausses nouvelles" et ses conditions de détention seraient inquiétantes.
Nouvel enfer des catholiques
En s’attaquant à l’Église catholique après avoir fait taire tous ses opposants, Daniel Ortega, réélu en 2021 pour un quatrième mandat consécutif lors d’un scrutin d’où étaient absents tous ses adversaires potentiels de poids, arrêtés ou contraints à l’exil, poursuit sa quête du pouvoir absolu. L’Église catholique est considérée par le pouvoir comme le soutien majeur des opposants politiques au régime Ortega, notamment depuis l’année 2018 après les représailles sanglantes contre les manifestants qui réclamaient la démission aussi bien du président que de son épouse, la vice-présidente Rosario Murillo. Ils avaient trouvé refuge dans les églises. Depuis, les catholiques subissent un véritable enfer, au rythme des persécutions qui s’accélèrent.