separateurCreated with Sketch.

Derrière chaque calvaire se cache une belle histoire

Krzyż na polu w Karszynie

Calvaire placé par Monika Brzózka en 1917 dans son villafe de Karszyn en Pologne.

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Lukasz Witkiewicz - Cécile Séveirac - publié le 03/02/23
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Pendant la Première Guerre mondiale, de nombreuses familles ont été durement éprouvées par la disparition ou la mort des leurs. La famille Brzózek, en Pologne, en est un exemple. Alors que son époux Stanislaw avait disparu, Monika n’a eu de cesse de prier. Mais elle a aussi trouvé un moyen très concret de demander le retour de son mari.

Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.

Je donne en 3 clics

*don déductible de l'impôt sur le revenu

Les villes, villages et routes d’Europe sont parsemés de calvaires, statues et oratoires. Certains passent devant indifféremment, d’autres se signent en les croisant, d’autres encore s’y arrêtent pour prier un bref instant. Mais connaît-on les histoires de ces grands crucifix de bois ou de pierre ? Sait-on pourquoi ils ont été érigés à tel endroit précis ? Beaucoup ont une histoire, souvent secrète ou mystérieuse. C’est le cas du calvaire de Karszyn, village bordant la frontière ouest de la Pologne actuelle. 

Nous sommes en 1914, juste avant le début de la Première Guerre mondiale. Stanisław et Monika Brzózek tiennent leur ferme à Karszyn. Mais lorsque la guerre éclate, leur vie en est bouleversée. Stanisław est immédiatement enrôlé dans l'armée ainsi que la plupart des hommes de son village capables de porter les armes. La Grande-Pologne (région historique de la Pologne, située dans le centre-ouest du pays, ndlr) fait alors partie de l’empire du Kaiser Guillaume II. Il est envoyé sur le front de l'Est. 

Le mois de décembre est à peine entamé que Stanislaw ne donne plus aucun signe de vie. Monika s’inquiète. Habituellement, l’administration militaire prussienne est efficace, elle envoie aux familles des messages pour avertir de la mort, de la captivité, ou encore de la disparition d’un soldat. Là, aucune lettre. Les années passent. Survie de sa famille de sept enfants, maintien de l’activité de la ferme… Comme beaucoup de femmes, Monika doit faire face, seule, aux conséquences dramatiques de la guerre.

Arrive l’année 1917. À bout de forces et désespérée de rester sans nouvelles de son époux, Monika décide de faire planter un grand crucifix sur la route de Kargowa en souvenir de son mari, symbole de la foi catholique dans laquelle tous deux ont élevé leurs enfants avant que la guerre ne l'emporte. En 1918, la guerre s’achève, mais pas le calvaire pour beaucoup de Polonais. L’Insurrection de Grande-Pologne contre la Prusse ôte la vie aux deux fils de Monika, Hieronim et Teodor. Au comble de la douleur, Monika ne cesse pas ses prières auprès du crucifix de chêne qu’elle a fait élever dans son village. Les larmes et le sang versé finiront par payer. 

Le retour miraculeux de l’époux disparu 

Un jour d'été, le village de Karszyn semble tressaillir. La rumeur court dans les rues qu’un inconnu en haillons est apparu à l’entrée du village, qui veut absolument parler à Monika Brzózka. Les habitants envoient chercher cette dernière, courbée dans les champs où elle travaille avec ses cinq enfants. Tout en bougonnant de devoir quitter sa tâche agricole, Monika se rend dans le centre du village. Et se retrouve nez-à-nez avec un homme dans un état méconnaissable. Aucun villageois ne l’a reconnu, cet homme à l'allure de survivant, au visage émacié et aux traits burinés par la faim et la souffrance. Mais son épouse, elle, le reconnaît d’emblée. C’est bien Stanislaw, presque revenu d’entre les morts ! 

Les prières de Monika et ses enfants au pied du calvaire ont donc été entendues. Celui-ci se dresse encore aujourd’hui au bord de cette petite route étroite, en bordure de champs. La croix de Karszyn a survécu à tout, même aux destructions des symboles catholiques dans les années 1930. On peut encore y lire, inscrit sur une plaque de fer : 

Ici, pendant la Première Guerre mondiale, Monika Brzózka, attendant le retour de son mari Stanisław, a fait mettre cette croix de chêne. Stanisław est revenu et le calvaire est resté, symbole de foi, d'espoir et d'amour.

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Aleteia vit grâce à vos dons

Permettez-nous de poursuivre notre mission de partage chrétien de l'information et de belles histoires en nous soutenant. 

Profitez de cette fin d'année pour bénéficier d'une déduction de 66% du montant de votre don sur l'impôt sur le revenu en 2024.

Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !