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Célia, désireuse de transmettre la foi à ses enfants, a pris les grands moyens

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Mathilde Villejoubert - published on 22/01/23
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Comment évoquer le Christ avec son enfant ? Comment offrir à son enfant l’opportunité de rencontrer Dieu? Sans doute en se formant d’abord soi-même. C’est le pas qu’a franchi Célia, 35 ans, mère de deux enfants, qui témoigne de sa joie et de son émerveillement, après avoir suivi la catéchèse du Bon Pasteur et formé un groupe d’éveil à la foi.

Un dîner de paroisse, des voisins regroupés autour d’une bonne table. Un sujet sort du lot : l’éveil à la foi pour les enfants à partir de l’âge de 3 ans. Célia et Côme sont immédiatement interpellés par le témoignage d’un couple qui évoque que leurs enfants, âgés de 7 et 9 ans, ont demandé le baptême grâce à leur participation à l’éveil à la foi. Célia réalise la beauté de la démarche et la nécessité de sensibiliser les enfants à la dimension spirituelle. Elle et son mari cultivent une réflexion personnelle depuis la naissance de leurs propres enfants quant à les faire grandir dans la foi… Mais comment faire, alors qu’elle doute avoir toutes les clés en mains pour répondre aux questions de ses enfants, pour se lancer dans l’aventure de l’éveil à la foi ? Et si les parcours d’éveil à la foi étaient une belle opportunité pour se former, puis pour transmettre aux enfants la catéchèse ? 

"Je ne me considère pas comme une grenouille de bénitier"

Célia, mère de deux enfants de 6 et 2 ans, n’a pas de formation particulière pour enseigner le catéchisme. Contrairement aux catéchistes qu’elle a rencontrés dont le socle de connaissances tout comme leur approfondissement personnel sont une force pour répondre simplement et avec justesse aux questions des enfants, tout en étant pédagogues. « J’ai la foi. En revanche, je ne m’imaginais pas du tout catéchiste », confie-t-elle. Célia considérait « qu’elle n’avait pas le profil », en n’ayant pas suivi le parcours Even, ni des cours aux Bernardins, ni d’autres groupes d’approfondissement de la Parole. Par ailleurs, elle se sent mal à l’aise pour répondre avec justesse aux questions des enfants car tout n’est pas forcément clair pour elle-même. « Bref, je ne suis pas une ‘grenouille de bénitier’ ! », s’exclame-t-elle ! 

Néanmoins, Célia souhaite faire découvrir la foi à ses enfants dès le plus jeune âge. « C’était important pour nous que notre nouveau-né reçoive la grâce du baptême », précise-t-elle. Leur première fille a été baptisée à 1 mois. Elle s’amuse d’ailleurs de la grâce reçue à cette occasion. « Le soir de son baptême, Osanna a fait sa première nuit complète ! ». 

3-6 ans, l’âge d’or de l’évangélisation

« Je me suis renseignée sur les propositions d’éveil à la foi, avec les personnes en charge du catéchisme, le curé de notre paroisse, des parents d’écoles de notre quartier,… ». Puis, un barbecue de fin d’année a permis de concrétiser la première étape du projet de la jeune femme : constituer une équipe de parents motivés. Quatre parents d’élèves étaient partants pour lancer un groupe d’éveil à la foi dès la prochaine rentrée et le curé de la paroisse s’avérait disposé à libérer un aumônier. 

La cible était les 3-7 ans. Un véritable parcours du combattant s’est alors présenté à Célia – de multiples interlocuteurs contactés, différents parcours envisagés,… - puis, « telles des brebis égarées », Célia et la petite équipe qu’elle avait réussi à constituer ont atterri à l’église de Saint-Ferdinand des Ternes à Paris pour suivre la catéchèse du Bon Pasteur. Une formation catéchétique pour les adultes offrant ensuite la possibilité aux tous petits de découvrir les textes bibliques en lien avec la liturgie, en s’inspirant des principes éducatifs de Maria Montessori. Avec comme point central la parabole du Bon Berger, « les enfants saisissent avec une simplicité déconcertante et avec bonheur les vérités les plus profondes de la foi », précise Célia. 

Émerveillée par les fruits récoltés auprès des enfants, Célia retire déjà quelques grands enseignements de sa formation et des premiers ateliers qu’elle a co-animés pour les tout petits. Elle note notamment que « dès le plus jeune âge, de 3 à 6 ans, les enfants, quel que soit leur milieu culturel, possèdent une connaissance innée et spontanée du mystère de Dieu. »

C’est également ce que remarque Valérie, formatrice et présidente du conseil d’administration de l’association de la catéchèse du Bon Berger. Âgée de 54 ans, basée à Londres, Valérie suit des groupes d’enfants depuis plus de 7 ans. Elle témoigne : « Si j’ai commencé à les former dès l’âge de 3 ans, les enfants qui poursuivent la catéchèse ont aujourd’hui entre 11 et 12 ans (…) J’observe ainsi deux types d’enfants : ceux qui sont là depuis tout petit et qui font preuve d’une véritable familiarité avec la liturgie et la Bible. Et ceux qui arrivent en cours de route. Dans ce cas, il est plus difficile d’intégrer un enfant qui n’a jamais fait de catéchèse, les réflexes ne sont pas les mêmes ». 

De manière générale, les tous petits « ont cette capacité à être en disciple, leur maturité est impressionnante », se réjouit Valérie. Elle ajoute qu’il s’agit de l’âge d’or de l’évangélisation entre 3 et 6 ans. « Dans un premier temps, la contemplation va être nourrie, l’enfant entre dans une relation à Dieu, il fait une expérience personnelle de Dieu ». 

Formation des adultes

Tout l’enjeu réside alors dans la formation des adultes, des parents, qui, parfois, ne croient plus en Dieu ou ne pratiquent plus. Célia le constate : « La catéchèse pour les 3-7 ans avec des relais en dehors des familles est un besoin récent. Il s’agit de combler le manque spirituel des enfants, qui observent plus rarement leurs parents témoigner de leur foi, aller à la messe, prier, parler à Dieu… ». 

Aussi, et selon elle, « il n’est pas nécessaire d’être une grenouille de bénitier pour se lancer. Cette catéchèse est un acte de foi ; telle la graine de moutarde, la transmission de la foi aux petits est une graine qui, à son rythme, va grandir et nous, parents, ne constaterons pas personnellement les résultats par nous-mêmes ». 

Célia confie qu’en six mois, ce cheminement de formation et de transmission a indéniablement fait grandir sa foi. « La préparation du matériel manuel en équipe est une invitation à ralentir, à sortir des modèles d’efficacité et de consumérisme. Observer les enfants œuvrer, manipuler des santons, méditer, prier,… tout cela est un émerveillement ! ». 

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