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Une attaque à la bombe a frappé une église pentecôtiste de l’est de la République démocratique du Congo, à Kasindi, dimanche 15 janvier 2023. Les fidèles assistaient au culte lorsqu’un "engin explosif improvisé" a explosé aux alentours de 11h45. Alors que dix morts et 40 blessés avaient été dénombrés dimanche, le bilan s'est alourdi : au moins 14 personnes ont été tuées, tandis que 63 ont été blessées, selon les nouveaux chiffres donnés lundi par l’armée congolaise. L’église où se tenait le culte est fortement endommagée par l’explosion.
Pour le moment, un suspect de nationalité kenyane a été arrêté, ainsi que plusieurs autres personnes de nationalité congolaise. Parmi les blessés, les autorités congolaises suspectent un kamikaze présumé, transféré à Béni dans un état critique pour y être soigné: "Nous prions Dieu qu'il soit vivant pour qu'il nous donne les informations que nous cherchons", a déclaré le porte-parole de l'armée de RDC, Antony Mualushayi. La sécurité dans le secteur de Kasindi a été renforcée, de peur de subir de nouvelles attaques.
L’armée congolaise a dénoncé un "acte purement terroriste" des ADF (Forces démocratiques alliées), des rebelles ougandais affiliés à l’État islamique. Un soupçon confirmé dimanche soir, puisque le groupe État islamique a revendiqué l'attentat, qui a fait selon lui "près de 20 morts". Les ADF sont particulièrement actives dans la région du Nord-Kivu qui borde la frontière ougandaise, et figurent parmi les groupes islamistes les plus meurtriers. Elles sont accusées d’avoir massacré des milliers de civils en RDC et d’avoir frappé à plusieurs reprises l’Ouganda. Elles ne sont toutefois pas les seules à répandre la terreur dans cette région martyre. Près de 120 groupes armés sont en effet présents dans l’est du pays.
Le pape François attendu dans quelques jours
Cet attentat islamiste intervient à quelques jours de la visite du pape François en RDC. Le Pape est attendu le 31 janvier dans la capitale où il doit rester jusqu’au 3 février. Il ne se rendra donc pas à Goma, dans l’est du pays, alors que cela était prévu en juillet 2022 avant que son voyage ne soit annulé officiellement pour des raisons de santé. Selon l’agence I.Media, la sécurité de cette région du Nord-Kivu, déjà précaire à l’époque, a probablement contraint les organisateurs à annuler ce déplacement interne.
Le pape François suit attentivement la situation dans cette zone. Fin octobre, il avait exprimé sa "ferme déploration" pour des attaques sanglantes commises au Nord-Kivu. "Nous assistons, horrifiés, aux événements qui continuent d’ensanglanter la République démocratique du Congo", avait-il regretté. Dans ce pays francophone, le Pape prononcera six discours, dont un adressé aux victimes des violences dans l’est du pays.
Cela fait 38 ans que le Congo n’a pas reçu la visite d’un pape. Un moment très attendu selon l'ambassadeur de ce pays près le Saint-Siège, Deogratias Ndagano, qui a estimé qu’il constituerait "une relance, un souffle nouveau dans la vie des Congolais", lundi 9 janvier.
Le message de compassion du Pape
Dans un télégramme signé du cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin et adressé au révérend André Bokundoa-Bo-Likabe, président de l’Église du Christ au Congo, le pape François a exprimé sa "tristesse" pour cette tragédie "qui a causé la mort d’innocents". Le chef de l’Église catholique exprime sa "compassion" et sa "proximité" à "toutes les familles durement frappées par ce drame". Il confie les défunts et les blessés "à la miséricorde de Dieu" et prie pour que "les personnes affligées trouvent consolation et confiance en Dieu, invoquant sur elles le don de la paix".