Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
"En arrivant au diocèse, j’ai découvert un monde bienveillant", relit Clotilde, ancienne professeure des écoles dans le public et aujourd’hui responsable du service santé-solidarité du diocèse d’Angers. Comme la plupart des laïcs en mission ecclésiale (LEME), cette mère de famille a répondu à un appel, en 2015 : son curé de paroisse recherchait un aumônier hospitalier. Une mission sur mesure pour cette ancienne cheftaine, qui a toujours été engagée pour les autres. L’appel tombe à point nommé. "Mon mari venait de me quitter, je devais retravailler et ne souhaitais pas reprendre l’enseignement" se souvient cette femme de 48 ans.
À travers les laïcs en mission (...) c’est Dieu lui-même qui appelle les ouvriers à sa vigne en les invitant à déployer les dons qu’ils leurs a donnés.
Quelques mois plus tard, elle est envoyée par son évêque au sein du service santé-solidarité, dont elle deviendra responsable par la suite. Un travail porteur de sens : "J'ai senti que j'étais à ma place", confie Clotilde, qui complète aujourd’hui ce temps partiel par un emploi de secrétaire dans un institut de formation de conseillers conjugaux. Un travail qui rejoint le charisme de sa mission par sa dimension d'accompagnement et de service.
Envoyés en mission
Accompagner un malade en fin de vie, organiser un camp de jeunes, animer une célébration, gérer des équipes… : la vie de l’Église comprend de nombreux domaines qui nécessitent de vraies compétences professionnelles. Des compétences mais aussi des charismes, comme ceux des premiers apôtres, appelés à prêcher pour certains, à soigner pour d’autres. La mission de LEME, dont le terme est apparu en 2005, s’inscrit dans la tradition des disciples envoyés par le Christ pour annoncer la Bonne nouvelle. À travers les laïcs en mission, qui reçoivent une "lettre de mission" de la part de leur évêque, c’est Dieu lui-même qui appelle les ouvriers à sa vigne en les invitant à déployer les dons qu’ils leurs a donnés. C’est son Esprit Saint qui souffle sur son Église. "Les prêtres, les diacres et les LEME, de par leurs missions respectives, sont appelés à participer ensemble à la mission commune de l’Église" lit-on sur le portail de l’Église de France.
La mission des LEME, appelés animateurs en pastorale dans certains diocèses, est de trois ans, renouvelables jusqu’à trois fois.
À 36 ans, Émeline se souvient bien de sa première lettre de mission, reçue en 2015. Employée dans un restaurant KFC depuis six ans, la jeune femme travaillait alors bénévolement l’aumônerie des établissements publics de la région d'Arras. Sa mission a été d’en assurer la coordination. Temps forts, célébrations, accompagnement des adolescents… Une grande joie pour Émeline qui a toujours aimé les jeunes. Récemment, elle a été nommée par son évêque à la tête du service diocésain de l'évangélisation des jeunes et des vocations, rejoignant les 43 LEME de son diocèse.
J’ai accepté d’être pauvre. J’ai pris du recul et accepté de me laisser guider par Dieu.
Une mission à plein temps pour la jeune femme, qui apprécie le soutien sans faille de sa famille et de ses amis quand l’agenda est trop chargé, ou que pointe un sentiment de solitude dans la mission. Ce soutien de l’entourage a beaucoup compté aussi pour Cécile, ancienne responsable de la pastorale des jeunes du diocèse de Créteil, très épaulée par son mari. Après des débuts tâtonnants, le statut des LEME est bien réglementé et accompagné aujourd’hui dans les diocèses de France : temps de travail, formations régulières (théologie, Histoire de l’Église, gestion des conflits etc.), suivi personnalisé.
Un engagement source de joie !
Car servir l’Église, c’est avant tout beaucoup de joie ! Comme les "petits sixièmes" qu’Émeline a vus grandir, devenus aujourd’hui des lycéens engagés. Gratitude partagée par Cécile : "Ma mission a renforcé ma foi", relit la mère de famille. Une mission nourrissante aussi pour Clotilde à Angers : "Les aumôniers s'investissent avec beaucoup de générosité dans leur mission", admire la déléguée, qui "voit la main de Dieu" dans la confiance qui lui a été faite.
La main de Dieu dans la mission, Alain la perçoit clairement. Avant, ce père de famille de 58 ans gérait une société commerciale tout en étant investi dans une communauté Foi et Lumière. Aujourd’hui, il encadre les aumôneries hospitalières du diocèse de Nantes. Une mission proche de son charisme d’accompagnement. "Quand on est appelé, il y a un consentement. Mais aussi une démaîtrise", analyse-il. Récemment, des événements imprévus ont changé son regard sur la mission, qui est pour lui "un vrai chemin de conversion". "J’ai accepté d’être pauvre. J’ai pris du recul et accepté de me laisser guider par Dieu. Car à travers notre mission, c’est lui qui agit."