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On dépeint notre jeunesse comme dénuée de colonne vertébrale spirituelle, affectivement friable, férue de "smileys", plus encline aux "bisous" et aux sentiments émollients qu'à l'acceptation des dures vérités du monde extérieur. Pour ne rien arranger, les adultes rechignent souvent à l'aider à sortir de cet infantilisme car eux-mêmes ne sont pas plus assurés que leurs enfants ! Et cette période de Noël ne va pas arranger les choses. En effet, dans l'esprit de nos concitoyens, les fêtes de la Nativité représentent l'occasion de "retomber en enfance" ! Dans ces conditions, est-il réaliste de s’astreindre à dispenser des leçons de virilité aux jeunes Français ? La cause n’est-elle pas perdue d’avance ?
Ne pas édulcorer la vérité de Noël
Les chrétiens étant parties prenantes dans les préoccupations de leurs contemporains, ils ont leur mot à dire au sujet de cette fragilisation affective et spirituelle de la jeunesse. Sur ce point, les disciples du Christ seraient bien inspirés de rappeler que Noël n'est pas seulement la fête des enfants mais que ce mystère manifeste l'irruption de l'éternité dans le temps, de l’infini dans le fini, de l’immuable dans le devenir, et qu'à ce titre seule une foi ferme est capable d'en saisir et d’en goûter pleinement la hauteur, la largeur et la profondeur. Autrement dit, les chrétiens ont le devoir de confesser la divinité du Christ et ne pas occulter la dimension verticale de Noël — dimension qui n’amoindrit en rien l’émerveillement enfantin qui nous saisit devant le spectacle de la crèche mais qui l’accentue au contraire.
Moins influent que jadis, le magistère de l’Église éprouve plus de difficultés à exposer ce que Noël recèle de plus "incroyable" pour la mentalité commune.
Certes, cette mission était plus facile jadis, quand l'Église était encore au centre du village. Désormais minoritaires, les disciples de Jésus sont appelés à tenir ferme et à annoncer le mystère de Noël dans ce qu'il a de plus scandaleux pour une raison terre-à-terre et fermée à toute action de Dieu dans le monde. Moins influent que jadis, le magistère de l’Église éprouve plus de difficultés à exposer ce que Noël recèle de plus "incroyable" pour la mentalité commune. Car pour les chrétiens, il importe de ne pas édulcorer le mystère en le réduisant à une scène attendrissante. C'est à cette condition que Noël retrouvera toute sa dimension théologale.
Une jeunesse réceptive aux vérités abruptes de la foi
C’est ici que l’exigence de vérité rejoint l’impératif de muscler spirituellement notre jeunesse. Ne méprisons pas nos ados : ils sont encore capables d'entendre des messages plus intelligents et plus consistants que les échanges sur TikTok. Ils méritent que leur soit révélée l’identité de Fils de Dieu qui est celle du "petit Jésus" de la crèche. Les jeunes sont infiniment reconnaissants aux aînés qui les traitent en adultes. La fête de la Nativité est une occasion de leur manifester notre exigence à leur égard. Noël est un mystère infiniment émouvant. Ce n'est pas une raison pour passer sous silence la vérité théologique du Verbe fait chair. Si nous désirons réarmer spirituellement et moralement la jeunesse, n'édulcorons pas devant elle les vérités de foi qui nous font tenir debout, ne frelatons pas l’infinie richesse du mystère de la Nativité avec la fausse monnaie d’un puérilisme vaporeux !