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Gratuité du préservatif : les mineurs sont-ils donc sans cœur et sans neurones ?

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Jeanne Larghero - publié le 16/12/22
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La gratuité du préservatif aux mineurs, estime la philosophe, c’est le refus de parler de leur profond désir d’aimer à des cœurs aussi grands que leur appétit de vivre.

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En plein sommet européen à Alicante, Emmanuel Macron lance cette annonce : "La “gratuité” des préservatifs, déjà promise aux 18-25 ans pour le 1er janvier 2023, sera également étendue aux mineurs." Open bar, donc. Évidemment les questions sont nombreuses… et l’ironie facile : les mineurs ? Mais sérieusement, en quoi est-ce "une petite révolution de la prévention", quand on sait qu’on trouve des distributeurs de préservatifs à tous les coins de rue, qu’ils sont déjà remboursables par la Sécurité sociale, et que nombre d’associations pratiquent déjà des distributions gratuites ? N'est-ce pas plutôt la continuité d’une politique qui peine à faire ses preuves ?

Traités comme de futurs malades

Quelle prévention des MST quand on connaît le taux d’échec du préservatif en matière de contraception ? Pour mémoire, le taux de grossesse avec utilisation de préservatif est de 3,3%, selon l’étude publiée par la Haute Autorité de Santé sur son propre site : double discours ? Quel progrès sanitaire, alors que les fabricants ne sont soumis à aucune obligation d’information sur la composition de leur produit ? Rappelons-le : ce n’est pas que du latex, mais aussi et entre autres du polyuréthane et du polyisoprène : pour la santé de nos jeunes ados, le plastique c’est fantastique ? Et écologique ? Encore un double discours ?

Et les voilà traités comme de futurs malades, de futurs contagieux

Par chance, et contrairement aux idées reçues, nos jeunes ont aussi un cerveau. Des hormones certes, mais aussi des neurones. Ils sont capables de comprendre comme tout un chacun ce raisonnement guidé par le bon sens : si tu es malade, tu gardes tes microbes, tes virus et autres bactéries pour toi, tu te soignes et tu ne les refiles à personne, point. Mais ici, on parle précisément de ceux qui découvrent la sexualité, des filles et des garçons qui commencent par imaginer leur "première fois", à vivre les premiers mouvements du cœur amoureux et du désir. Et les voilà traités comme de futurs malades, de futurs contagieux, voilà qu’on se refuse encore et toujours à éduquer, à faire grandir en eux la conviction bienfaisante qu’amour, sexe, fidélité, don de soi, engagement et vie heureuse vont de pair. 

L’alternative : parler au cœur

Il y a donc bien une autre possibilité, une voie alternative. Celle-ci ne s’explique pas en un tweet, en deux minutes devant une caméra, elle prend le temps de parler au cœur. Des hormones, des neurones, et un cœur aussi grand que son appétit de vivre et son désir d’aimer, voilà ce qui constitue "un mineur". Rassurons-le : son sexe désormais capable de donner du plaisir et de la vie est en connexion avec un cœur capable d’aimer et un cerveau capable de comprendre. 

Et puisqu’il est question de mineurs, il est question de parents : osons être des vrais parents, non de ceux qui croient répondre à leur désir en alimentant la réserve à préservatifs. En jouant les fournisseurs cools nous répondons à un besoin certes, dicté par une nécessité sanitaire, purement hygiénique, et nous délaissons en réalité les désirs profonds de leur cœur. Ils désirent entrer dans la vie amoureuse autrement que sous surveillance vétérinaire.  Osons aller franchement et très clairement à contrecourant de cette banalisation des relations sexuelles proposée à nos jeunes. Jamais un garçon, jamais une fille n’en voudra à son père de lui avoir dit : "Attends de pouvoir donner en même temps ton corps et ta vie." Jamais une mère ne sera ridicule de l’avoir dit à son enfant. Ils ne trouveront pas qu’ils ont des parents ridicules, ils trouveront qu’ils ont la chance d’avoir des parents courageux.

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