1L'antipathie russe envers Rome ne date pas des dernières déclarations du Pape
"Le catholicisme romain est encore pire que l'athéisme lui-même, c'est mon avis !" : c'est avec cette sortie brutale du vertueux prince Myshkin du roman L'Idiot, de Fiodor Dostoievski, que le vaticaniste américain John L. Allen Jr illustre la longue haine de Rome entretenue par la population russe "pendant des siècles". Pour lui, si la Russie utilise aujourd'hui les récentes déclarations maladroites du pape François sur les Bouriates et les Tchétchènes pour refuser une médiation de la part du Vatican, le problème vient de plus loin.
L'image de l'Église catholique serait écornée en Russie en raison de quatre griefs historiques. Il y a d'abord le problème des "uniates", ces Églises orientales en communion avec Rome perçue "comme un cheval de Troie destiné à braconner les fidèles orthodoxes". Il rappelle aussi le passif de la guerre de Crimée, les effets de la révolution bolchévique ou une forte hostilité au mouvement oecuméniste mondial. Les diplomates du Vatican, reconnaît le journaliste, ne devraient pas pour autant arrêter leurs efforts, mais ils "ne devraient pas non plus être naïfs quant à la profondeur du scepticisme et de la résistance russe", notamment au sein des milieux orthodoxes radicaux surreprésentés dans le "cercle restreint" de Poutine.
2 Le Pape engage un guerrier pour diffuser le message de Laudato Si'
"Je ne suis pas catholique, je ne suis pas religieux. Je suis agnostique." C’est ainsi que se présente Nicolas Brown, réalisateur de "The Letter : Un message pour notre Terre", un documentaire sur l'encyclique Laudato Si' du pape François. Ce guerrier de l’écologie a été "soufflé" par le texte du pontife argentin. "La poutre proverbiale est tombée de mes yeux… J’avais beaucoup de préjugés à l'égard des gens de foi, pensant que parce qu'ils avaient leur croyance et leur foi, ils ne soutiendraient pas ma vérité et ma croyance personnelles." Et Brown de confier : "Au fur et à mesure que je passais du temps avec les cardinaux, les moines et les moniales à Rome, j'ai vu cette incroyable relation symbiotique entre la science, la foi et la religion (…). Je comprends qu'il y ait toujours des points de désaccord, mais les points d'accord étaient tellement plus nombreux que ce que j'avais prévu." Ainsi, en réalisant ce film de 90 minutes – à présent en accès libre sur YouTube –, l’activiste a appris "les avantages du leadership moral". "Regardons les choses en face.
Les scientifiques n'ont pas grand-chose à dire sur la moralité des raisons pour lesquelles nous devrions nous soucier de notre planète", estime-t-il, expliquant qu'il voulait "donner vie à Laudato Si' non seulement pour (…) les technocrates et privilégiés du monde... mais aussi pour comprendre ce chemin que le Pape a pris et que de nombreux religieux ont pris". La séquence la plus difficile à filmer ? "Il est clair que l'interview du pape a été la plus difficile. Même si vous avez le Dicastère pour le développement humain et le Dicastère pour la communication du Vatican de votre côté…. Ce que nous avons obtenu n'était pas une interview, c'était une conversation (avec les cinq militants climatiques). Il est arrivé 20 minutes en avance et est reparti 20 minutes en retard. Nous avons donc eu 80 minutes avec le Pape, ce qui, me dit-on, est beaucoup."
3ET AUSSI DANS LA PRESSE INTERNATIONALE...
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Mgr Byrne, évêque de Hexham et Newcastle, a démissionné à l’âge de 66 ans, expliquant que son poste d’évêque était devenu "un fardeau trop lourd". Cette annonce intervient après le récent départ de Mgr Valerio Lazzeri, évêque du diocèse suisse de Lugano, et le renoncement du p. Ivan Brient qui allait devenir évêque auxiliaire de Rennes.
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