1Pourquoi l’Église n’est pas en déclin
The Atlantic propose une lecture historique de la manière dont l'Église a développé sa relation avec le monde au cours des derniers siècles et comment elle est devenue une "présence affirmée dans la vie publique", en passant en revue le livre du doyen de l'Université de Notre Dame, John T. McGreevy, "Catholicism : A Global History From the French Revolution to Pope Francis", sorti en septembre 2022. McGreevy explique que, malgré la diminution du nombre de prêtres et de fidèles pratiquants, il existe des preuves qui montrent que "le catholicisme n'est pas en manque ; il est juste en train de changer". L'auteur conteste le récit selon lequel l'Église a été "une institution figée contre le monde moderne" au cours des deux derniers siècles, mais soutient plutôt que le catholicisme a entamé son dialogue avec la société bien avant le Concile Vatican II en 1962.
M. McGreevy estime qu'il a en fait commencé en 1789 avec la Révolution française. Dans les décennies qui ont suivi, l'Église s'est "dogmatiquement opposée à la modernité" et la "certitude de ce vis-à-vis elle s'opposait a obscurci le sens de ce qu'elle devait soutenir". Avec le Concile Vatican II, l'Église est devenue un pèlerin "offrant un humble service" au monde et à ses problèmes. Toutefois, l'auteur de l'article souligne que "l'opposition de l'Église à la modernité avait donné aux catholiques un adversaire commun contre lequel s'unir, et avait supprimé les désaccords internes de l'Église. Vatican II les a révélés au grand jour".
Ainsi, la vision de ce que l'Église devrait offrir au monde est depuis tombée sur "les papes, qui ont utilisé la papauté pour promouvoir des programmes distincts d'engagement avec le monde". Cependant, l'auteur soutient que malgré le changement de l'Église dans sa façon de s'engager avec le monde, la cohérence sur les questions morales ou géopolitiques "n'a pas plus été la règle depuis 1965 qu'après 1789"."Une fois de plus, il est difficile de dire ce que l'Église catholique défend, mais tout le monde sait ce à quoi elle s'oppose", conclut l'auteur.
2Le pape François et son équipe diplomatique ont Helsinki en tête
Lors de sa visite au Kazakhstan en septembre, le pape François a appelé de ses vœux "un nouvel esprit d'Helsinki, la détermination de renforcer le multilatéralisme, de construire un monde plus stable et pacifique, en pensant aux générations futures". Les mots n’étaient pas choisis au hasard, fait observer Crux. La capitale finlandaise d'Helsinki "pourrait occuper une plus grande part de l'énergie intellectuelle collective du Vatican en ce moment"… non pas pour des raisons pastorales, mais pour des raisons géopolitiques. En effet, le Saint-Siège semble vouloir ramener le monde au modèle des "accords d'Helsinki" de 1975, qui représentent "une source d'inspiration pour les efforts actuels de Rome pour mettre fin à la guerre en Ukraine".
Ainsi, demain mardi, aura lieu une conférence intitulée "L'Europe et la guerre : de l'esprit d'Helsinki aux perspectives de paix", parrainée conjointement par l'ambassade d'Italie auprès du Saint-Siège, L'Osservatore Romano, Radio Vatican, Vatican News et la revue italienne Limes – avec la participation du cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin. Selon Crux, ces accords critiqués mais aussi reconnus par l’Histoire pour avoir empêché une escalade des conflits Est/Ouest, occupent une place importante dans la mémoire diplomatique et l'imagination du Vatican pour trois raisons. Tout d'abord, ils ont représenté une percée pour l’Ostpolitik, c'est-à-dire de dialogue avec le monde socialiste, conçue par le cardinal Agostino Casaroli.
Deuxièmement, le Vatican a toujours considéré l'Italie comme son allié le plus naturel sur la scène mondiale et les accords d'Helsinki sont le meilleur exemple moderne de cette idée en pratique, puisque, aux côtés de Casaroli, un autre architecte principal de l'accord était le Premier ministre italien de l'époque, Aldo Moro. Enfin, le pape François et son équipe considèrent qu’Helsinki justifiait les mêmes politiques de patience et de retenue qu'ils ont essayé d'appliquer à la Russie près d'un demi-siècle plus tard. Sur le plan diplomatique, François est une colombe, pas un faucon, écrit encore Crux, avant de conclure : "Ce n'est pas seulement “l'esprit de Vatican II” qui définit la papauté de François. C'est aussi “l'esprit d'Helsinki”".
3ET AUSSI DANS LA PRESSE INTERNATIONALE...
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