1La condamnation du cardinal Zen, une attaque contre la démocratie à Hong Kong
Le 25 novembre, la juge hongkongaise Ada Yim a condamné le cardinal Joseph Zen, âgé de 90 ans, à 4 000 HK$ d’amende (environ 500 euros), au terme d’un procès très suivi. Selon Ucanews, deux lectures sont possibles : le verdict serait une mesure d'intimidation, visant à envoyer un avertissement à ceux qui ont cru et espéré en la démocratie – une condamnation prononcée contre un chef religieux populaire est en effet un fait sans précédent pour Hong Kong. Ou encore, la sentence exprimerait la volonté de clore de manière discrète une histoire qui s'avérait embarrassante pour la police, le système judiciaire et les autorités politiques de Hong Kong. Pour cette condamnation, la justice s’est appuyée sur une loi de 1911, qui servait à l’époque à contrer les sociétés secrètes. Ordonnance obsolète qui, selon le média, "montre la nature instrumentale du procès intenté au cardinal et à ses compagnons d'infortune".
Ucanews espère que l'histoire se termine ainsi et que le cardinal ne sera pas appelé à répondre du crime de "collusion avec des forces étrangères", comme cela est apparu après son arrestation. En l’état des choses, ce procès n’est pas "un message de la Chine au Vatican". Il ne traite pas en effet de la liberté religieuse, mais de la démocratie et de la liberté à Hong Kong. "Je suis dans cette affaire non pas en raison de mon identité religieuse, mais en tant que citoyen de Hong Kong qui s'engage pour la démocratie", a expliqué lui-même le cardinal Zen, qui a été condamné non pas en tant que dirigeant catholique mais en tant que dirigeant démocratique. Ainsi, pour Ucanews, "on n'a pas assez conscience de la gravité de cette tragédie politique et sociale". "Après la chute de Hong Kong, le monde jouit de moins de liberté, de moins de démocratie et d'aucune paix", conclut le média.
2Comment les catholiques allemands poussent l’Église à se réformer
Depuis plusieurs années, l’Église catholique en Allemagne se veut pionnière en matière de réforme de l’Église et de ses structures. Si ces derniers jours, les regards étaient tous tournés vers Rome, où les évêques allemands ont défendu leur agenda, s’opposant ouvertement à la Curie, l’actualité la plus importante a probablement eu lieu en Allemagne, note le média international allemand Deutsche Welle.
Dans ce pays où près d’1% de la population travaille pour l’Église catholique, il était jusqu’alors impossible d’embaucher un divorcé remarié ou un homosexuel. Un droit du travail garanti par la Constitution allemande. Cependant, devant la pression des employés de l’Église qui demandaient qu’on ne puisse plus licencier quelqu’un en fonction de son orientation sexuelle, ces lois ont été changées. Poussées via le chemin synodal qui est devenu la "machine à réformes urgentes" pour l’Église en Allemagne, une nouvelle loi permet d’embaucher des homosexuels ou des divorcés… mais l’implémentation dépend de l’autorité de chaque évêque dans son diocèse.
Et si certains, comme le cardinal Woelki à Cologne et Mgr Oster à Passau, ont annoncé leur souhait d’intégrer ce nouveau règlement, d’autres comme ceux de Regensburg ou Augsburg sont beaucoup plus réticents. La nouvelle loi ne satisfait pas totalement les défenseurs de la réforme parce qu’elle autorise un licenciement pour "comportement anticlérical" sans préciser le sens de cette remarque. Certains demandent à ce que la réglementation reconnaisse plus des deux seuls genres masculins et féminins. Des questions qui devraient être discutées lors de la prochaine session du chemin synodal en mars 2023.
3ET AUSSI DANS LA PRESSE INTERNATIONALE...
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L’agence américaine CNA revient sur l’entretien du pape à America dans lequel le pontife argentin reconnaît que Benoît XVI a été un chef de file dans la réponse à apporter à la crise des abus dans l’Église catholique.