1La France et la Chine, deux approches restrictives de la liberté religieuse
Ueno Kagefumi, ancien ambassadeur du Japon près le Saint-Siège entre 2006 et 2010, a comparé le positionnement vis-à-vis des religions de la Chine, "un des régimes les plus athées dans le monde", à celui de la France, "le peuple le plus athée ou du moins le moins religieux" d’Europe occidentale. Dans une tribune publiée par le site catholique UCANews, il souligne deux points communs de ces pays à la culture politique pourtant distincte. D’abord, le souhait de nationaliser les religions de son pays : Xi Jinping insiste sur la sinisation des religions en Chine quand Emmanuel Macron a déclaré que l’islam en France devait être francisé.
Une nuance : en Chine, les religions doivent se soumettre au marxisme quand en France, elles doivent se soumettre "aux Lumières, caractérisées par une idéologie similairement anti-religieuse, quoique plus épurée et plus forte". Le Japonais note aussi que la France impose des restrictions sur les signes religieux dans l’espace public au nom de la laïcité, notamment le voile islamique, comme c’est le cas en Chine quoique "plus durement et plus massivement". En cela, note le diplomate, la France se distingue fortement de la vision plus libérale de la religion telle qu’on la retrouve au Royaume-Uni et aux États-Unis.
2L’Irlande se prépare à abandonner les dernières références catholiques dans sa Constitution
Micheál Martin, le Taoiseach (premier ministre) irlandais, s’est engagé à organiser l'année prochaine un référendum sur les clauses de la Constitution nationale qui traitent de la maternité et du foyer. Dans le viseur du gouvernement se trouvent les articles 41.1 / 41.2 et 41.3.1. D’après First Things, avec la nouvelle formulation l’Irlande se dirigera vers "une constitution nettoyée de toutes les dispositions originales accordant une reconnaissance et une protection spéciales aux familles créées par le mariage d'un homme et d'une femme et dans lesquelles la femme joue un rôle distinctif au sein du foyer". La constitution de 2023 présentera "un concept beaucoup plus large de la prestation de soins dans une multiplicité de contextes et de circonstances". Les modifications de la constitution doivent être approuvées par un projet de loi parlementaire avant d'être soumises à la décision du peuple par référendum. Mais, note le média, les opposants au projet sont "très peu nombreux".
Ce référendum verra donc l'une des dernières clauses "catholiques" céder et tomber. Après cela, d’autres articles pourraient être grignotés, ainsi que le serment présidentiel (qui commence par "En présence de Dieu tout-puissant" et se termine par "Que Dieu me dirige et me soutienne"). Et l’étape ultime de ce processus, prévoit First Things, sera probablement la suppression du préambule, qui débute ainsi : "Au nom de la Très Sainte Trinité, de laquelle émane toute autorité et à laquelle, en tant que fin ultime, doivent être référées toutes les actions des hommes et des États, Nous, le peuple d'Éire, Reconnaissant humblement toutes nos obligations envers notre Divin Seigneur, Jésus-Christ, qui a soutenu nos pères à travers des siècles d'épreuves…". Ce sera alors "le dernier combat de l'Irlande catholique dans une guerre perdue depuis longtemps".
3ET AUSSI DANS LA PRESSE INTERNATIONALE...
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