Saint Augustin s’exclamait : "Mon Psautier, ma joie !" Les psaumes sont le jardin de la Bible, le condensé lyrique de tout l’Ancien Testament. Le psautier est devenu le livre de prière par excellence de l’Église qu’elle utilise dans sa prière personnelle et communautaire. Le livres des Psaumes compte 150 psaumes. Si le grand public ne les connaît pas tous, il semblerait qu’il en préfère certains. Aleteia a voulu en savoir un peu plus sur ces préférences en utilisant Google Trends, un outil qui analyse les recherches des internautes. Un exercice qui s’est révélé périlleux car en fonction de la traduction consultée, il existe un décalage dans la numérotation des psaumes.
Alors quand Google Trends indique le psaume 91 dans le top des recherches des internautes la question se pose : de quel psaume s’agit-il, du 91 ou bien du 90 ? Pour ne pas se perdre dans les numérotations et par la même occasion "perdre" les lecteurs, Aleteia a décidé de se tenir aux deux numérotations : numérotation grecque (celle du Missel romain que l’on retrouve sur le site de l'Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones (Aelf)) et numérotation hébraïque (utilisée par les Juifs et les protestants). Voici donc le top cinq des psaumes les plus recherchés sur Internet en France.
1Psaume 91 (90)
Selon Google Trends, c'est le psaume 91 qui serait le plus recherché par les internautes en France.
Qu'il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut,
d'annoncer dès le matin ton amour, ta fidélité, au long des nuits,
sur la lyre à dix cordes et sur la harpe, sur un murmure de cithare. (Ps 91, 2-4)
Dans la liturgie des Messes dominicales et des fêtes, il est chanté le onzième dimanche du temps ordinaire de l’année B et le huitième dimanche du temps ordinaire de l’année C. C’est aussi une très belle prière du matin qui rend gloire au Seigneur.
Mais il est aussi possible que les internautes cherchent ce psaume dans sa numérotation hébraïque. Sur Aelf, il correspond au psaume 90 :
Dans la liturgie des Messes dominicales et des fêtes, il est chanté le premier Dimanche du Carême de l’année C. Dans la liturgie des Heures, le psaume 90 est chanté aux Complies tous les dimanches soirs. Le Psaume 90 est le chant d'un fidèle qui, mettant toute sa confiance en Dieu, se sait protégé par Lui de tous les périls. Il est particulièrement utile de le lire dans les moments de grand désespoir.
2Psaume 23 (22)
Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants !
C'est lui qui l'a fondée sur les mers et la garde inébranlable sur les flots. (Ps 23, 1-2)
Le psaume 23 se hisse en deuxième position de ce classement. Il est très présent dans la liturgie des Heures. On le retrouve notamment aux laudes du mardi de la première semaine et à l’office des lectures du dimanche de la quatrième semaine. Un psaume qui rend grâce à la gloire du Seigneur.
Mais il est aussi possible que les recherches sur Google se réfèrent à une autre numérotation, qui correspond au psaume 22 sur Aelf :
Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien.
Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l'honneur de son nom. (Ps 22, 1-3)
Très connu, il est souvent chanté dans les paroisses soit dans l'adaptation "Tu es mon berger, ô Seigneur", soit dans la traduction de la Bible de Jérusalem "Le Seigneur est mon berger". Attribué au Roi David, qui décrit Dieu comme le Berger, c'est le psaume de la confiance totale envers le Seigneur qui est le berger plein de sollicitude pour ses brebis. Une image de Dieu que nous retrouvant également dans l’évangile de Jean. "Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis" (Jn 10, 11).
Ce psaume "nous invite à renouveler notre confiance en Dieu, en nous abandonnant totalement entre ses mains. Demandons donc avec foi que le Seigneur nous accorde, même sur les chemins difficiles de notre temps, de marcher toujours sur ses sentiers comme un troupeau docile et obéissant, qu’Il nous accueille dans sa maison, à sa table et qu’Il nous conduise vers des "eaux tranquilles" afin que, dans l’accueil du don de son Esprit, nous puissions nous abreuver à ses eaux, sources de l’eau vive "jaillissant en vie éternelle" (Jn 4,14 ; Jn 7, 37-39)", avait déclaré Benoît XVI lors de l'audience générale du mercredi 5 octobre 2011 sur le Psaume 23.
3Psaume 35 (34)
Dans le top cinq des psaumes les plus recherchés sur Google, on retrouve aussi le psaume 35 :
C'est le péché qui parle au cœur de l'impie ; ses yeux ne voient pas que Dieu est terrible.
Il se voit d'un œil trop flatteur pour trouver et haïr sa faute ;
il n'a que ruse et fraude à la bouche, il a perdu le sens du bien. (Ps 35, 2-4)
Ce psaume, qui met en opposition la méchanceté du pêcheur et la bonté de Dieu, est chanté dans la liturgie des Heures à l’office de Laudes le mercredi de la première semaine.
Dans sa numérotation hébraïque, il correspond sur Aelf au psaume 34 :
Accuse, Seigneur, ceux qui m'accusent, attaque ceux qui m'attaquent.
Prends une armure, un bouclier, lève-toi pour me défendre. (Ps 34, 1-2)
C’est la prière d’un juste persécuté. Jésus a d’ailleurs cité le verset 19 de ce psaume : "Ainsi s’est accomplie cette parole écrite dans leur Loi : Ils m’ont haï sans raison" (Jn 15, 25). Un psaume qui annonce don la Passion du Christ.
4Psaume 51 (50)
Pourquoi te glorifier du mal, toi, l'homme fort ? Chaque jour, Dieu est fidèle.
De ta langue affilée comme un rasoir, tu prépares le crime, fourbe que tu es !
Tu aimes le mal plus que le bien, et plus que la vérité, le mensonge ;
tu aimes les paroles qui tuent, langue perverse.Mais Dieu va te ruiner pour toujours, t'écraser, t'arracher de ta demeure, t'extirper de la terre des vivants. (Ps 51, 3-6)
Appelé "Jugement du cynique", il figure dans la liturgie des Heures. Il est récité à l’office de lectures le mercredi de la deuxième semaine. Traditionnellement, ce psaume était récité ou chanté lors de l'office de matines du mardi dans des abbayes, selon la règle de saint Benoît établie vers 530.
Mais dans sa numérotation hébraïque, il correspond au psaume 50 sur Aelf :
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.
Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi. (Ps 50, 3-5)
C’est le psaume pénitentiel le plus célèbre. Appelé "Miserere" ("prends pitié" en latin), il aurait été écrit par le roi David, qui s’appropria Bethsabée, la femme d’Urie le Hittite, général de son armée, qu'il fit tuer pour couvrir sa faute (2 S 11 ; 2 S 12). Mais c’est aussi le psaume de miséricorde le plus intense et le plus répété dans la liturgie. C’est une vraie méditation sur le péché mais aussi l’action de grâces pour son pardon. Il révèle "le vrai besoin de l’homme, l’unique chose dont nous avons vraiment besoin dans notre vie : être pardonnés, libérés du mal et de ses conséquences", avait déclaré le pape François en 2016 au sujet de ce psaume.
Dans la liturgie des Heures, le psaume 50 est récité à l'office des laudes chaque vendredi et le verset 17 : "Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera ta louange !" est chanté quotidiennement au premier office du jour. Dans la liturgie de la Messe, le verset 3 "Pitié pour moi, Dieu, ..." est la traduction du grec ancien "Κύριε ἐλέησον" et correspond à notre chant du Kyrie eleison.
5Psaume 27 (26)
Seigneur, mon rocher, c'est toi que j'appelle : ne reste pas sans me répondre, car si tu gardais le silence, je m'en irais, moi aussi, vers la tombe. (Ps 27, 1)
Le psaume 27 clôture ce top cinq des psaumes les plus recherchés sur Google. Depuis le haut Moyen Âge, ce psaume était traditionnellement exécuté aux matines du dimanche, après la lecture, selon la distribution de la règle de saint Benoît. Dans la liturgie des Heures actuelle, il est chanté le vendredi de la première semaine à l’office du milieu du jour. Ce psaume est une belle prière lorsqu’on est en détresse ou en dépression.
Mais dans sa traduction hébraïque, il se réfère au psaume 26 sur Aelf :
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ?
Si des méchants s'avancent contre moi pour me déchirer, ce sont eux, mes ennemis, mes adversaires, qui perdent pied et succombent. (Ps 26, 1-2)
Ce psaume était traditionnellement exécuté auprès des monastères, lors de l'office de matines du dimanche, après la lecture, selon la règle de saint Benoît. Dans la liturgie des Heures actuelle, le psaume 26 est chanté aux vêpres du mercredi de la première semaine. Ce psaume peut être lu dans des moments difficile de la vie car il illustre très bien que on peut compter sur Dieu en toute chose, plus que sur ses propres moyens, dans les bons et mauvais jours. La Bible nous dit qu’Il sait récompenser ceux qui comptent sur Lui. "Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur", (Ps 26, 14).