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Une étude publiée le 16 octobre par des scientifiques britanniques de l’Université de Cambridge a démontré qu’en revenant au "vendredi maigre" c'est-à-dire sans viande, les catholiques contribueraient à une forte baisse des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Les chercheurs ont en effet constaté que 55.000 tonnes de CO2 sur un an auraient été évitées après que 28% des catholiques britanniques ont suivi l’appel des Églises d’Angleterre et du Pays de Galles à revenir au vendredi sans viande, en 2011. Dès lors, selon Shaun Larcom, coordonnateur de l’étude, "si le Pape réinstaurait l'obligation de ne pas manger de viande le vendredi au niveau mondial, cela constituerait une source majeure et peu chère de réduction des émissions" de gaz à effet de serre, et cela "même si une minorité de catholiques se pliait à l'injonction".
La tradition chrétienne selon laquelle on remplace la viande par du poisson le vendredi est très ancienne. Le vendredi est en effet un jour de pénitence en mémoire du sacrifice du Christ sur la Croix, qui a eu lieu en ce jour de semaine. Il est considéré comme le moment plus propice pour s’unir par des gestes concrets aux souffrances endurées par Jésus jusqu’au Golgotha, en plus de la prière. On s’est donc, pendant longtemps, abstenu de manger de la viande (bœuf, agneau, porc ou volaille), considérée comme une nourriture riche et délicate, et mangée généralement les jours de fête. Le poisson, à l'inverse, correspondait alors à un mets plus humble. Une tradition sanctionnée ensuite par le Code de Droit Canonique régissant l’Église catholique latine, qui dispose en son canon 1250 que "Les jours et temps de pénitence pour l’Église tout entière sont chaque vendredi de toute l’année et le temps de Carême."
Le canon 1251 dispose quant à lui que "l’abstinence de viande ou d’une autre nourriture, selon les dispositions de la conférence des Évêques, sera observée chaque vendredi de l’année." Or, en 1966, la parution d’un document pontifical permettait aux évêques catholiques du monde entier d’abolir l’obligation de manger du poisson les vendredis du temps ordinaire, ou au contraire de la maintenir. L’épiscopat français avait donc, à la suite du Canada, pris la décision de laisser chaque catholique choisir sa pénitence du vendredi (exceptés ceux du temps de Carême), celle-ci n’étant plus nécessairement de manger du poisson à la place de la viande ou de jeûner.
Sauvegarder la planète, oui, mais aussi sauver son âme
Que l’abstinence soit aussi une démarche écologique est une chose certainement positive, mais cela ne peut en aucun cas être la raison et le socle de cette démarche, qui se doit de demeurer avant tout spirituelle. L’abstinence est conditionnée par la volonté de faire pénitence intérieurement, c’est-à-dire de se rappeler le sacrifice du Christ pour les hommes, et de chercher ainsi à se rapprocher de Lui en se privant d’une nourriture secondaire pour le chrétien. Qu’il s’agisse de remplacer la viande par une nourriture plus maigre, de jeûner totalement ou partiellement, de sacrifier une ou plusieurs cigarettes, ou encore de limiter le temps passé sur les réseaux sociaux…
À cet effort de renoncement, doivent s’ajouter la prière et les actes de charité. Cette étude, outre l’impact écologique éventuel qu’elle pointe, a surtout un mérite certain: celui de nous amener à reconsidérer, en tant que chrétiens, les moyens concrets de nous convertir, et de dire en notre for intérieur : "Tu sais maintenant, chère âme, ce que tu as à faire pour trouver l'Époux dans la retraite de ton cœur." (Saint Jean de la Croix, La nuit obscure).