1Les États-Unis manquent-ils de saints ?
Alors que l'Église approche de la Toussaint, Charles Collins, rédacteur en chef du média américain Crux, se demande "Où sont les saints américains ?". Seule une douzaine de personnes ayant vécu ou étant originaires des États-Unis ont été canonisées et environ le même nombre béatifiées, écrit le journaliste américain. Cependant, il y a des centaines d'Américains qui pourraient faire l’objet d’un processus de canonisation, donc un manque de saints ne signifie pas un "manque de personnes dans l'histoire de l'Église américaine qui pourraient être élevées aux autels".
Charles Collins explique que l'une des raisons de ce petit nombre est que les États-Unis sont un pays catholique "jeune", comme le Brésil ou les Philippines, et ont donc moins d'expérience pour "négocier le labyrinthe" qu'est le processus "complexe et bureaucratique" de sélection des saints. En outre, le journaliste américain reconnaît que l'attitude de la population locale influence également le processus de canonisation d'un individu. "Les catholiques américains sont tout simplement moins enclins à frapper à la porte de l'évêque pour demander que quelqu'un soit fait saint", contrairement aux Italiens ou aux Français, explique Charles Collins.
Il attribue cette attitude à "l'influence de notre société largement protestante". "Dans une certaine mesure, le monde "catholique bizarre" des stigmates, des miracles et des reliques qui imprègne la foi en Europe du Sud est une cause d'embarras pour les catholiques qui ont passé une grande partie du XXe siècle à essayer de convaincre les épiscopaliens et les méthodistes que l'Église catholique est intellectuelle et moderne", explique Charles Collins, estimant que c'est regrettable, car les saints d'un pays devraient être un "point de fierté pour leur peuple."
2Les séminaires en Italie, un modèle en ruine
Le quotidien de droite Il Foglio dresse un panorama inquiétant du déclin des vocations sacerdotales en Italie, en remarquant que les entrées dans les séminaires suivent, avec quelques années de décalage, la même courbe d’effondrement que dans d’autres pays européens comme la France. Au cours des 50 dernières années, les vocations ont chuté de plus de 60 %, passant de 6 337 séminaristes en 1970 à 2 103 en 2019, remarque le journaliste Matteo Matzuzzi. "Aujourd'hui, le nombre d'aspirants prêtres en Italie est de plus ou moins 1 800, et si l'on calcule l'âge moyen du clergé, il est facile de deviner qu'il y aura bientôt un problème de couverture des paroisses, avec des prêtres appelés à faire des heures supplémentaires et à être plus des fonctionnaires que des pères. La brèche est ouverte depuis un certain temps et le problème va bien au-delà des chiffres et des statistiques", s’alarme le journal, qui rappelle que le seuil de 300 ordinations par an serait nécessaire pour assurer le maintien du système paroissial actuel.
Les statistiques de 2018 montraient que 248 prêtres avaient été ordonnés en Italie, contre 114 en France. Cette donnée apparemment confortable cache un déclin durable et profond, et un malaise rendu encore plus palpable avec les mots du pape François, le 24 octobre dernier, qui a averti les séminaristes contre la dépendance à la pornographie. L’accompagnement psychologique des séminaristes sera l’un des sujets de la prochaine assemblée des évêques d’Italie. Mais le modèle même du séminaire est en jeu dans certaines prises de position, "le plus souvent du côté du catholicisme libéral, qui met sur la table tous les indices qui conduiraient à la condamnation du séminaire : des jeunes hommes qui, dès leur entrée, commencent à étudier l'italien en rêvant d'une carrière romaine, qui mettent des soutanes et même des boutons de manchette".
Cette vision du sacerdoce montre "une odeur de cléricalisme et de traditionalisme" et apporte "des indices que quelque chose ne va pas", alors que le pontificat actuel devrait motiver les aspirants prêtres à se tourner vers "les pauvres, les périphéries et l'ecclésiologie de Vatican II". Mais ce schéma est simpliste. "Il faudra peut-être repenser les séminaires, mais il faudra aussi mettre à jour les convictions de ceux qui pensent que les séminaires et les maisons de formation ne sont que des arches de Noé où vont se terrer les jeunes ayant des problèmes psychologiques ou souffrant de solitude, pour tenter d'échapper aux affres du monde", écrit Il Foglio.
3ET AUSSI DANS LA PRESSE INTERNATIONALE...
Le cardinal Zuppi célèbre les vêpres du pèlerinage "Summorum Pontificum"
Pourtant connu comme provenant de l’aile "progressiste" de l’Église, le cardinal Matteo Zuppi a accepté de présider, le 28 octobre au Panthéon — ou basilique Sainte-Marie-aux-Martyrs — la célébration des vêpres du pèlerinage "Summorum Pontificum" organisé par l’Institut du Bon Pasteur. Malgré les restrictions exigées par le pape François aux célébrations selon le rite ancien, le cardinal Zuppi est connu pour sa bienveillance à l’égard des fidèles de l’ancienne messe.
Le cardinal Kambanda se confie sur sa vocation
Le cardinal Antoine Kambanda, archevêque de Kigali et premier représentant du Rwanda au sein du Sacré-Collège, revient sur son parcours personnel, marqué par le traumatisme du génocide de 1994 mais aussi par une profonde espérance dans la guérison apportée par la foi chrétienne.
L'archevêque d’Alger salue la visite de Mgr Gallagher
Dans un contexte difficile pour la petite Église d’Algérie, qui a notamment dû fermer ses antennes de Caritas pour des raisons administratives, la visite du "ministre des Affaires étrangère du Vatican", Mgr Paul Richard Gallagher, a apporté des "lumières d’espoir", se réjouit l'archevêque d’Alger, Mgr Jean-Paul Vesco.