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Il ne faut pas se confier sans discernement à l’autorité d’une personne qui prétend être inspirée, pour éviter d’accréditer un "loup déguisé en brebis" (Mt 7, 15). Si "on juge un arbre à ses fruits" (Mt 7, 16-20), ceux-ci sont-ils toujours apparents ? La paix et la joie que l’on peut éprouver à la lecture d’un message ou le nombre de ses partisans sont des fruits ambigus : les mises en causes récentes de personnalités reconnues appellent la prudence. Quels sont les fruits à long terme pour la mission de l’Église, pour l’approfondissement de son message, pour son unité ? La plupart des cas ne se juge pas au premier regard. Voici quelques conseils pour apprendre à distinguer les fausses prophéties des vraies.
1Ne pas se laisser hypnotiser
Dans la mesure où elles sont invérifiables et fascinent, les communications "célestes" tendent à imposer le silence du jugement. Les faux-prophètes insistent sur l’importance d’être un "petit", quelqu’un qui fait confiance aveuglément, en opposition avec les "raisonneurs". Dieu ne demande jamais que l’on renonce à sa raison.
2Se référer à l'Église
Un avertissement de l’Église est le critère décisif : l’évêque du lieu, ou dans certains cas le Saint Siège, a le charisme divin pour discerner les faits qui, par discrétion ou réserve pastorale, ne sont pas toujours publiés (moralité du messager, emprise, etc…). Les groupes qui vivent de ces messages tendront à relativiser le jugement de l’Église pour brouiller les pistes. Quoique par exemple l’œuvre de Maria Valtorta ait été condamnée par l’Église à plusieurs reprises, ses partisans prétendent qu’une cause de béatification est en cours !
3Le recours à Jeanne d'Arc ou Padre Pio
Ces deux figures populaires qui ont eu à souffrir de l’Église sont couramment invoquées par les faux-prophètes. Pour eux, l’Église se serait discréditée autrefois en peinant à reconnaître leurs missions originales : sa réserve ou son jugement négatif à l’encontre du messager aujourd’hui sont donc réputés par lui invalides. Car les fausses prophéties s’élaborent fréquemment à partir d’autres visions ou apparitions (reconnues ou non). En utilisant des codes déjà connus, elles se légitiment en s’inscrivant dans un réseau. En outre, plus récemment, les "messagers" entrent en contact les uns avec les autres pour donner l’impression qu’existe un "consensus prophétique", qui en réalité n’existe que parce qu’"ils se volent l’un à l’autre" leurs paroles (Jr 23, 30).
4La prophétie veut se substituer à l’autorité ecclésiale
Les faux-prophètes se positionnent souvent en challengers de la hiérarchie. Leur doctrine induit un soupçon de corruption du clergé, des évêques, voire du Pape. Ils divisent l’Église en "Église institutionnelle" (Église de Pierre, charnelle) et "charismatique" (Église de Jean ou de Marie, spirituelle). L’évêque local devient souvent l’ennemi, tandis qu’on en appelle au Pape contre lui, à moins qu’on ne l’ait ménagé pour ne pas attirer ses soupçons : on ne lui communique que la partie la plus acceptable des révélations, on le flatte pour mieux détourner l’autorité apostolique à des fins individuelles.
5Reconnaître l'Exhibitionnisme spirituel
Rendre publiques des expériences "mystiques" est en soi une auto-attestation douteuse. Les mystiques authentiques se gardent d’être mis sous les projecteurs, prudents sur leurs propres perceptions et sur le danger de vanité et de présomption. Au contraire, les faux-mystiques attestent que le Ciel les presse de publier (malgré leur prétendue répulsion personnelle), recherchent des imprimatur (auprès d’évêques qui n’y regardent pas de près), voire contournent les recommandations de l’Église.
Souvent, le faux-prophète est souffrant, physiquement ou socialement, et sa non-réception par l’Église devient un thème majeur de ses messages.
Ils divulguent des carnets personnels, parfois retravaillés, qui relatent locutions, visions, mais aussi préférences affectives, scènes d’intimité gênantes, dans certains cas masochisme sous couvert de piété (demande de souffrance suivie par une crucifixion par Jésus ou Marie). Souvent, le faux-prophète est souffrant, physiquement ou socialement, et sa non-réception par l’Église devient un thème majeur de ses messages. Il se constitue en victime.
6Il induit des divergences doctrinales
Lorsqu’elle diverge de l’enseignement apostolique, le cas est clair, ce n’est pas le Ciel qui l’inspire : c’est le cas par exemple de la "Quinternité" de Marie-Paule Giguère, ou la préexistence de l’âme de Marie chez Maria Valtorta. L’obsession d’une déclaration dogmatique particulière doit alerter, comme la royauté ou corédemption de Marie : une telle influence sur l’Église serait la consécration du message ! Le plus souvent, c’est par la personnalisation forcée du message évangélique (révélations qui comble les lacunes du texte) ou de la spiritualité de l’Église (Alliance des cœurs unis, etc.) que les faux mystiques cherchent à s’imposer. Les questions authentiques de la souffrance et du relèvement de l’Église ne doivent pas être prises en otage par la curiosité, l’élitisme ou la vanité des fausses prophéties. Elles engendrent méfiance et division, qui ne sont pas des signes du Royaume de Dieu. Discernons-les bien !