1Le sceau de la confession, victime de la crise des abus sexuels ?
Le rapport final d’une enquête indépendante sur les abus sexuels envers les enfants (IICSA) en Angleterre et au Pays de Galles recommande une législation qui rendra obligatoire le signalement des abus sur les enfants. Le document ajoute spécifiquement qu'aucune exemption ne devrait être accordée pour la confession sacramentelle. Ainsi, le signalement obligatoire "devrait être une obligation absolue ; il ne devrait pas faire l'objet d'exceptions fondées sur des relations de confidentialité, religieuses ou autres", peut-on lire dans le texte. Pour Crux, cela pourrait conduire à un conflit avec l’Église. En effet, dans le cas où le gouvernement légifère à ce sujet, si un prêtre devait entendre une confession sacramentelle où il apprendrait l'existence d'un abus sur un enfant, il s'exposerait à des poursuites pénales s'il ne le signalait pas aux autorités.
Or selon la loi de l'Église, la violation du sceau de la confession est un délit excommuniable, et les prêtres sont censés défendre le sceau, même au péril de leur vie. À une époque d’effondrement du sacrement, où peu de catholiques y ont recours, il semble que même les croyants pourraient soutenir une exception pour les abus sur les enfants. Mais la pente glissante pourrait les mener à leurs propres péchés auxquels l'État pourrait s’intéresser, fait observer Crux, citant le détournement de fonds, l’évasion fiscale.
Pourtant, la plupart des experts estiment que même si les cas d'abus révélés en confession étaient signalés aux autorités, cela ne changerait pas grand-chose : les abuseurs ne se confessent généralement pas, et ne le feraient certainement pas s'ils savaient que cela serait signalé. Le résultat le plus probable serait que des journalistes sans scrupules "avouent" avoir abusé d'enfants pour voir si le prêtre fait effectivement un rapport aux autorités, prévient encore le média américain.
2Le cardinal Tagle explique pourquoi le Vatican a reconduit l'accord avec la Chine
Dans une interview accordée à Gianni Valente, le directeur de l'agence de presse Fides, gérée par les Œuvres pontificales missionnaires, le cardinal Luis Antonio Tagle explique les motivations du Saint-Siège à prolonger l'accord provisoire avec la Chine sur la nomination des évêques. L'accord a été reconduit samedi dernier, le 22 octobre, pour deux années supplémentaires, après avoir été introduit pour la première fois en 2018, puis renouvelé en 2020. Six évêques ont été nommés depuis que l'accord est entré en vigueur. Le cardinal Tagle a expliqué que le Saint-Siège voulait "favoriser le choix de bons évêques catholiques chinois, dignes et aptes à servir leur peuple" et "sauvegarder la succession apostolique valide et la nature sacramentelle de l'Église catholique en Chine." Le cardinal philippin a souligné que "cela peut rassurer, réconforter et animer les catholiques baptisés en Chine", soulignant que le sensus fidei dont témoignent les fidèles du pays "est toujours réconfortant."
C'est "un témoignage précieux, qui a souvent germé non pas dans des jardins bien cultivés et protégés, mais sur des terrains rudes et inégaux", a-t-il poursuivi. Le cardinal Tagle a également reconnu les nombreuses critiques que l'accord a reçues, affirmant que "le Saint-Siège n'ignore pas et ne minimise pas les différentes réactions parmi les catholiques chinois face à l'accord, où la joie de beaucoup se mêle aux perplexités d'autres". Toutefois, il a également souligné que "personne n'a jamais fait preuve de triomphalisme naïf" et que tout cela fait partie d'un long processus qui exige de se salir "les mains avec la réalité des choses telles qu'elles sont."
"De nombreux signes attestent que de nombreux catholiques chinois ont saisi ce qui guide le Saint-Siège dans le processus en cours. Ils sont reconnaissants et réconfortés par ce processus qui confirme avant tout leur pleine communion avec le Pape et l'Église universelle", a-t-il expliqué. Le cardinal philippin a également déclaré que l'écoute des arguments et des objections du gouvernement a contribué à mieux comprendre l'état d'esprit de ses interlocuteurs et à développer de nouvelles façons, pour l'Église, de communiquer.
3ET AUSSI DANS LA PRESSE INTERNATIONALE...
Le Vatican organise un débat sur la primauté de Pierre avec des orthodoxes
Le Vatican accueillera le 22 novembre dans la basilique Saint-Pierre un débat entre un catholique, un protestant et un théologien orthodoxe sur la primauté de Pierre, intitulé "Sur cette pierre, je bâtirai mon Église".
Kazakhstan et Saint-Siège, 30 ans de relations diplomatiques
Le Kazakhstan et le Vatican célèbrent le 30e anniversaire de leurs relations diplomatiques et cherchent à renforcer leur coopération dans le domaine de la médecine et des sciences.
Aux États-Unis, un pays divisé et une Église divisée
La polarisation qui divise les États-Unis est également présente chez les catholiques, comme en témoignent les conclusions du synode envoyées au Vatican.