1 La justice du Bahreïn pointée du doigt
Selon un rapport de 61 pages publié par Human Rights Watch (HRW) et par le Bahrain Institute for Rights and Democracy, ces dernières années, les tribunaux bahreïniens ont mené des "procès fictifs", avec des condamnations obtenues par la coercition, la torture et la violation des droits de l'homme. Les accusés se voient refuser l'accès aux preuves, à un avocat et à la possibilité de contre-interroger leurs sources "secrètes”, rapporte AsiaNews, alors que le pape François doit se rendre dans ce pays du Golfe du 3 au 6 novembre. Dans une affaire récente, huit hommes auraient ainsi été condamnés à mort sur la base d'aveux obtenus par la violence physique et psychologique.
Joshua Colangelo-Bryan, consultant de HRW et principal auteur du rapport, exhorte les autorités du Bahreïn — où la population à majorité chiite est dirigée par une dynastie sunnite — à "commuer immédiatement toutes les condamnations à mort et […] à rétablir le moratoire de facto sur les exécutions". L'année écoulée a vu les condamnations à mort augmenter "de façon spectaculaire" — 600% — au Bahreïn, avec 51 personnes condamnées, contre sept au cours de la décennie précédente. Un rapport qui jette un pavé dans la mare, à trois semaines de la conférence sur le dialogue interreligieux, à laquelle participera le pape François avec d’autres dignitaires religieux.
2 Le Vatican reste silencieux sur le Crédit Suisse
Le Bureau de presse du Saint-Siège n’est pas en mesure de préciser si la Secrétairerie d'État et d'autres structures de la Curie ont respecté la date limite fixée par le pape pour transférer tous les fonds et comptes des banques étrangères vers la Cité du Vatican, fait savoir un article de The Pillar. Cette question délicate revient au centre de l’actualité alors que le Crédit Suisse, une puissante banque ayant une longue histoire avec le Vatican et de multiples liens avec le scandale financier actuel, affronte une grave crise marquée par des pertes croissantes et l'effondrement du cours de ses actions. Les problèmes de la banque ont soulevé la question de savoir si des fonds de l'Église y sont toujours déposés, y compris sur des comptes qui ont été gelés dans le cadre de l'enquête du Vatican sur les affaires financières de la Secrétairerie d'État.
En août dernier, le pape François avait publié un rescrit, ordonnant à tous les organes du Vatican de transférer tous les fonds déposés dans des banques étrangères à l'IOR, la banque commerciale de la Cité du Vatican, fixant une date limite à la fin du mois de septembre pour le transfert de tous les comptes. L'expiration du délai curial a coïncidé avec une surveillance accrue et une pression du marché sur le Crédit Suisse. Un plan de restructuration devrait être annoncé dans quelques jours, et une nationalisation de la banque par les autorités financières de la Confédération helvétique n’est pas exclue : sa faillite provoquerait en effet des conséquences systémiques graves sur les marchés financiers.
Le Crédit Suisse, deuxième plus grande banque du pays, a longtemps été une institution privilégiée du Saint-Siège, en particulier de la Secrétairerie d'État du Vatican, qui aurait gardé des centaines de millions d'euros de fonds de l'Église en dépôt dans la banque, et aurait utilisé le crédit de la banque pour financer des investissements internationaux à risque, notamment dans la tristement célèbre affaire de l’immeuble de Londres. Ces transactions douteuses font actuellement l’objet d’un procès au Vatican, avec parmi les accusés le cardinal Becciu, ancien substitut de la Secrétairerie d’Etat.
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