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Les crucifix bannis du marché de Noël de Strasbourg ?

Strasbourg le Grand sapin de Noël place Kléber

Marché de Noël de Strasbourg.

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Agnès Pinard Legry - publié le 12/10/22
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La publication de la liste des produits et articles interdits à la vente au marché de Noël de Strasbourg suscite depuis ce mardi 11 octobre de vives réactions sur les réseaux sociaux. Parmi eux, les crucifix, autorisés à la vente "sous réserves". Explications.

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La mairie de Strasbourg est-elle en train d’orchestrer une véritable "chasse au crucifix" ? C’est en tout cas ce qu’on pourrait croire à la lecture des publications et commentaires qui affluent sur les réseaux sociaux depuis la diffusion ce mardi 11 octobre par le quotidien les Dernières Nouvelles d’Alsace de la liste des produits et articles interdits à la vente et ceux autorisés "sous réserves" lors du traditionnel marché de Noël de Strasbourg. La raclette, la tartiflette ou encore le champagne font partie des produits alimentaires interdits. Le grog de Noël ou encore la bière chaude sont autorisés "sous réserves". Bottes de Noël et parapluies font quant à eux partie des produits non-alimentaires interdits. Et les crucifix, appelés par la mairie dans cette liste "croix JC", sont quant à eux… autorisés "sous réserves".

"Sur le marché de Noël de Strasbourg, les “croix JC”  (sic), ravalées au rang de décapsuleurs ou de cendriers, sont autorisées "sous réserve" ? Sous réserve de quoi ? Sans crucifix au bout, Noël disparaît.", dénonce ainsi la journaliste Gabrielle Cluzel. Une incompréhension partagée par de nombreux internautes.

Mais d’où sort une telle liste ? C'est une commission de "Strasbourg Capitale de Noël" qui a décidé de la mettre place. "Depuis quelques années les retours sur cet évènement sont clairs : “parc d’attraction à ciel ouvert”, “supermarché pour les touristes” et j’en passe", défend ainsi Guillaume Libsig, adjoint en charge des animations urbaines, sur son compte Facebook. "En réponse, nous avons doté la commission mixte de sélection de nouvelles missions et elle est composée d’élus, de forains, d’artisans, de commerçants, la CCI, la CMA… pour pouvoir y répondre." L'objectif visé : ne pas vendre des "objets au rabais qui nuisent à la qualité de Capitale de Noël. C’est pourquoi sur les objets la notion de « sous réserve » est invoquée", précise-t-il. Les différents objets faisant l'objet de cette mention "sous réserve" ont ainsi le droit d’être vendus "mais la commission discutera avec les exposants durant le rendez-vous pour s’assurer de la provenance et de la qualité du produit". En d'autres termes, reprend Guillaume Libsig, "tous les objets peuvent être vendus durant Capitale de Noël à condition qu’ils soient d’une qualité acceptable. Cela inclut les objets porteurs de l’identité religieuse de Noël". Afin de clarifier la situation, une conférence de presse est organisée ce jeudi 13 octobre pour présenter plus en détail le travail de la commission.

Et de "rassurer" – à sa manière – les catholiques inquiets quant au sort des crucifix : "Strasbourg capitale de Noël est un rendez-vous organisé par une institution républicaine et laïque mais qui tire sa magie de ses racines historiques et traditionnelles. Oui Noël est une fête religieuse et évidemment la fête religieuse la plus importante en Alsace. Le respect que nous avons pour cette identité religieuse est affirmé par le soutien accordé aux différents projets portés par les cultes durant cette période de forte spiritualité." Si la volonté de préserver un certain savoir-faire lors du marché de Noël de Strasbourg en privilégiant des produits régionaux s’entend parfaitement, la publication d’une liste arbitraire pointant pêle-mêle des cendriers, décapsuleurs et crucifix comme objets autorisés "sous réserves" peut légitimement échauder. Et c’est oublié bien – trop – rapidement que le vrai nom du marché de Noël de Strasbourg est "Christkindelsmärik" qui signifie littéralement "marché de l’enfant Jésus" en dialecte alsacien.

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