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Une équipe de chercheurs de la Bibliothèque nationale de Roumanie a annoncé début septembre sur sa page Facebook une incroyable découverte dans la tour des cordonniers de l’église Sainte-Marguerite, située à Medias, en Roumanie, plus grande église fortifiée du pays, avec sa double enceinte et ses cinq tours adjointes en 1450.
Et c'est dans l'une de ces tours, derrière une porte cachée, que se trouvaient 139 livres imprimés datant de 1470 à 1600, deux manuscrits du début du XVIe siècle et environ 60 autres chartes et documents datant du XIVe au XVIe siècle. L'équipe a également découvert plusieurs fragments de manuscrits conservés dans des registres paroissiaux, dont le plus ancien daterait de l'époque carolingienne et pourrait remonter au IXe siècle.
Protéger les ouvrages des guerres ?
L'église Sainte-Marguerite date du début du XVe siècle, et a été construite par des Allemands qui se sont installés dans la région à la fin du Moyen Âge. La collection de manuscrits médiévaux pourrait y avoir été laissée pendant des siècles, probablement pour les protéger des guerres. À la tête de l’équipe, le professeur Dincă explique ainsi que la collection a été placée dans l'église avec le plus grand soin, correctement organisée par catégories, ce qui contredit l'idée qu'ils auraient pu y être conservés à la hâte.
"Quand j’ai découvert les livres la première fois, j'ai immédiatement remarqué la disposition des volumes selon une certaine typologie historique : bibles et textes bibliques, patristique, théologie, etc", explique-t-il. "Cet ordre ne ressemble pas à une improvisation et suggère que la collection a été placée là en connaissance de cause. En outre, les anciens rayonnages suivaient (à quelques exceptions près) un ordre précis. Les livres faisaient donc partie du patrimoine de l'église et étaient principalement conservés pour leur valeur intrinsèque".
Une numérisation pour un accès plus large
Alors que les recherches sur cette découverte viennent tout juste de commencer, le professeur confie déjà quelques trouvailles passionnantes, dont un grand nombre de reliures originales, toutes datées, parmi lesquelles des manuscrits liturgiques habituels du XIVe et XVe siècle, qui seraient des vestiges d'un stock de manuscrits utilisés localement avant la Réforme.
L'équipe de recherche s'efforce à présent de mieux comprendre la collection et d'aider à sa préservation, en la conservant peut-être dans une bibliothèque locale, et en la numérisant afin de lui donner un accès plus large. Car cette collection pourrait permettre notamment aux historiens, de mieux reconstituer l'alphabétisation et la vie intellectuelle des Saxons de Transylvanie à l'époque, ainsi que la tradition locale de ces manuscrits médiévaux.