1En Espagne, une centaine de prisonniers marchent sur le chemin de Compostelle
Une occasion de se racheter et de se pardonner, une gorgée de paix et de liberté : c'est ce qu'ont ressenti les 110 détenus venus de 15 prisons d'Espagne, qui ont pu faire une semaine de parcours sur le "Camino de Santiago", qui s'est achevé samedi par une eucharistie dans la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. L'initiative, lancée par le département de la pastorale pénitentiaire de la Conférence épiscopale espagnole, a permis aux détenus, répartis en 13 groupes, de parcourir les différents itinéraires jusqu'au Monte del Gozo, où ils se sont retrouvés pour accomplir ensemble le pèlerinage.
Les détenus étaient accompagnés d'une centaine de fonctionnaires, d'aumôniers et de bénévoles. Le secrétaire général des institutions pénitentiaires a expliqué que cette activité a permis à de nombreuses personnes de vivre une expérience spirituelle, de relever un défi physique et de rencontrer des gens. Mais il a surtout souligné qu'elle leur a permis d'être "libres et responsables". "Grâce à votre liberté et à votre responsabilité, cela pourra être répété", a-t-il ajouté, saluant les efforts de l’Église pour l’accompagnement des prisonniers, "partout sur le territoire".
Onze des participants se sont exprimés au nom de leurs codétenus. "Nous nous sommes sentis valorisés. Nous avons été capables de nous pardonner mutuellement et de laisser derrière nous les choses négatives de la vie", a déclaré Darly. Pour Mario, cela l'a aidé à se sentir "en paix", pour Pedro à s'accepter et pour Gustavo, cela a été "une occasion de nous racheter, de nous pardonner". Jorge s'est exprimé avec enthousiasme : "C'est un trophée que je n'oublierai jamais. Un prix dont nous sommes reconnaissants".
Cela fait 13 mois qu'il est dans la prison de Botafuego, à Algésiras, un temps suffisant pour comprendre la valeur de la liberté. Maintenant qu'il est sur le point de reconstituer ce qu'il a perdu, de retourner auprès de sa famille, il est clair pour lui qu'il veut que la prison fasse partie du passé. Le chemin de Compostelle, parcouru par un nombre croissant de pèlerins de toutes conditions sociales, fait actuellement l’objet d’une “année jacquaire” promulguée par le pape François pour la période 2021-2022.
2Qui sera le prochain président de la conférence des évêques américains ?
En novembre prochain, la conférence épiscopale américaine va se réunir pour élire un nouveau président. Comme l’explique le blog vaticaniste américain The Pillar, les jeux sont ouverts pour savoir qui prendra la suite de l’archevêque de Los Angeles, Mgr José Gomez. Habituellement, c’est le vice-président en exercice qui est élu, mais cette tradition n’est plus totalement appliquée depuis l’élection du cardinal Dolan en 2010. De plus, l’actuel vice-président, Mgr Allen Vigneron, archevêque de Détroit, a déjà 73 ans et ne peut donc prétendre à prendre la suite du prélat californien.
The Pillar fait la liste des potentiels candidats et analyse ce que signifierait leur élection. Un des noms avancés est Mgr Timothy Broglio, évêque aux armées et actuel secrétaire de la conférence épiscopale. Il avait déjà été second des scrutins désignant le vice-président en 2019. Basé à Washington, il est un choix rationnel pour peser sur le pouvoir après trois ans de gouvernance délocalisée à Los Angeles. Cet ancien nonce connaît le Vatican, mais il a aussi été le secrétaire personnel du cardinal Sodano, que beaucoup d’évêques mettent en cause pour sa gestion des abus, notamment du cas de l’ex-cardinal McCarrick.
De plus, il est vu comme trop conservateur par une partie de l’aile progressiste des évêques américains. Les suffrages pourraient se tourner vers l’archevêque d’Oklahoma City, Mgr Paul Coakley, représentant le mouvement plutôt conservateur de Communio aux États-Unis. Ou vers Mgr Paul Étienne, archevêque de Seattle, qui pourrait bénéficier des votes de l’aile progressiste – même si cette dernière est minoritaire. Un autre candidat est Mgr Kevin Rhoades, évêque de Fort Wayne-South Bend, apprécié pour son travail sur le document concernant la cohérence eucharistique. Sont enfin cités Mgr William Lori, de Baltimore, Mgr Frank Caggiano, de Bridgeport et Mgr Daniel Flores, de Brownsville.
3ET AUSSI DANS LA PRESSE INTERNATIONALE...
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Le collectif nicaraguayen des droits de l'homme "Plus jamais ça" rapporte qu’au moins 60 religieux ou prêtres ont été expulsés ou ont fui depuis 2018 et la crise sociopolitique dans le pays.
Jubilé 2025 : le Pape crée une Commission pour les témoins de la foi
Le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour les Causes des saints, a annoncé la décision du pape d’instituer une Commission pour les témoins de la foi à l’occasion du Jubilé 2025. Selon Vatican News, elle vise à mettre en lumière des figures qui, bien que non canonisées, ont manifesté avec force leur foi.
Un sondage pour comprendre le rapport des Américains à l’avortement
"Nous constatons qu'environ 60% des Américains sont favorables à ce que l'avortement soit légal dans tous (31%) ou dans la plupart (29%) des cas, contre 40% qui préfèrent qu'il reste illégal dans tous (10%) ou dans la plupart (29%) des cas", explique notamment un des auteurs de cette récente enquête sur l’avortement aux États-Unis.