1En Ukraine, la faible marge de manœuvre de François
"Moscou écoute attentivement ce que dit le pape François, même si le Kremlin s'attendrait à des propos beaucoup plus proches de ses positions", affirme Myroslav Marynovych, vice-recteur de l'Université catholique de Lviv, dans un entretien à Radio Maria. Le spécialiste des relations entre religion et société et militant des droits de l'homme explique pourquoi il a demandé en juin dernier la médiation du pape pour la libération de prisonniers : l’échange de prisonniers reste "une priorité", car "les conditions de détention en Russie incluent diverses formes de torture : par conséquent, chaque jour d'emprisonnement se transforme en enfer". Et d’assurer que telle est également la priorité du pontife, qui "ne peut certainement pas encourager l'envoi d'armes".
Il explique néanmoins que la marge de manœuvre du chef de l’Église catholique est faible : "La guerre actuelle ne ressemble en rien à la crise de Cuba de 1962 où l'action de Jean XXIII a permis d'éviter le pire. Tant les États-Unis que l'URSS ne voulaient pas de confrontation militaire et accueillaient favorablement l'intervention du pape. Pour la Russie d'aujourd'hui, le conflit est un levier politique. Poutine pourrait faire taire les armes en un clin d'œil, mais à chaque fois, il place la barre plus haut pour obliger le monde à accepter ses règles du jeu". Actuellement, "François ne peut faire appel qu'à la raison et à la compassion, éléments sans prise sur Poutine qui est animé par un désir de vengeance et un esprit impérialiste", ajoute Myroslav Marynovych. L’expert souligne aussi que "la peur renforce l'agresseur" et que "tant que la Russie n'abandonnera pas l'idée de réintégrer l'Ukraine dans son orbite, les négociations ne seront qu'un simulacre". En résumé, "aujourd'hui, aimer les Russes signifie les aider à ouvrir les yeux sur les crimes qu'ils ont commis".
2"Heureux les Nicaraguayens qui ont été assassinés"
"Laïcs catholiques dominicains, nous contemplons avec une grande inquiétude les persécutions du gouvernement nicaraguayen, dirigé par Daniel Ortega, contre l'Église catholique de ce pays frère", écrit José Gomez Cerda, président de l'Association dominicaine des journalistes et écrivains. Dans sa tribune, il revient sur le conflit ouvert entre le dictateur Daniel Ortega et l’Église catholique, une crise qui s’est intensifiée avec l’arrestation en août dernier d’un évêque du Nicaragua. Mais ce n’est pas le seul événement tragique puisque le gouvernement d’Ortega a aussi expulsé les Missionnaires de la Charité du pays, fermé de nombreuses stations de radio diocésaines et emprisonné d'autres prêtres pour avoir été considérés comme critiques du régime, déplore José Gomez Cerda.
Par ailleurs, le pouvoir "a continué de violer les droits de réunion et d'association et la liberté religieuse. Cette année seulement, ils ont annulé le statut juridique de 1.112 organisations de défense des droits de l'homme et associations professionnelles", énumère-t-il, avant de rappeler l’appel des évêques du pays à prier "intensément pour demander à Dieu la grâce d'arrêter le harcèlement qui les empêche de vivre et d'exprimer leur foi dans la paix et la liberté".
Et de conclure par ce vibrant message : "Heureux les Nicaraguayens qui ont été assassinés, emprisonnés, déportés et persécutés par la dictature de Daniel Ortega, pour avoir défendu leur Église catholique !"
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