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Thérèse, de la nuit sans étoiles à la nuit étoilée

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Anne Bernet - published on 30/09/22
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Loin d’être une pluie de roses, la fin de vie de la petite Thérèse de l’Enfant Jésus fut une épreuve terrible et sans doute sans égale. Voici l’histoire de la nuit de la foi, sans étoile aucune, que traversa la sainte carmélite, seule jusqu’au bout, avant de rejoindre Celui que son cœur ne cessa d’aimer.

Depuis des mois, elle souffre atrocement, rongée par la tuberculose qui l’emportera dans la soirée du 30 septembre 1897. Depuis des mois aussi, elle sait qu’elle va mourir, sans soulagement d’aucune sorte. Dans la nuit du Vendredi saint 1896, secouée par une violente hémoptysie, qu’elle cache à ses supérieures de crainte d’être trop ménagée, Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face s’est sentie remplie d’une joie immense, celle de la certitude de quitter bientôt ce monde pour le bonheur de l’Autre. Comme sa patronne, la grande Thérèse, celle d’Avila, qui, sur son lit de mort, s’est écriée : "Mon Bien-Aimé, il est enfin temps de nous voir !", elle aspire de tout son être à la rencontre éternelle. En fait, il lui reste plus d’un an et demi à vivre. Cette période, qu'elle vivra non pas dans la plénitude entrevue mais dans une nuit de l’âme, est presque sans exemple dans l’histoire des mystiques et ressemblera, par moments, au plus noir désespoir.

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