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- Ça s’est bien passé, ton exposé en anglais ?
- Bof. (Levant les yeux au ciel et s’emparant de son portable)
- Pourquoi "bof" ?
- Ché pas, j’le sens pas. (Les yeux désormais rivés sur son portable)
- Et sinon, tu vas bien ?
- Ça va. (Voix d’outre-tombe et yeux de chien battu)
Des réparties brèves, parfois sèches, qui ne laissent guère d’ouverture pour continuer la discussion, au grand désespoir des parents soucieux de favoriser la communication avec leur enfant. Si certains adolescents parlent volontiers, d’autres sont très peu loquaces. "Mis à part un bref commentaire sur le match de foot de la veille avec son frère, Etienne ne dit pas grand-chose à la maison", regrette Ariane, mère de quatre garçons. "C’est un taiseux, certes, mais j’aimerais bien qu’il se livre un peu plus !" Un souhait partagé par de nombreux parents, parfois désemparés face à l’attitude fermée de leur progéniture. Mais comment faire lorsqu’il n’y a pas ou peu de répondant ?
La France est très mauvaise élève en matière de dialogue parents/adolescent. Tous les quatre ans, l’OMS diligente une enquête sur les comportements des jeunes adolescents (la Health Behaviour in School-aged Children, ou HBSC). Une des questions est : "Est-il facile pour toi de parler des choses qui te préoccupent vraiment avec ton père/ta mère?" Les réponses s’échelonnent de très facile, facile, difficile à très difficile. Dans la dernière édition qui date de 2018, les jeunes Français sont les moins nombreux à estimer pouvoir parler (facilement ou très facilement) des sujets importants avec leurs parents. Ainsi, à 13 ans, seuls 60% des adolescents estiment pouvoir parler avec leur père de ce qui les préoccupe. A 15 ans, 30% déclarent que la communication est difficile avec leur mère.
Faible disponibilité des parents ? Trop de temps passé à l’école ? Forte pression sur les résultats scolaires ? Les experts s’interrogent sur les raisons d’une telle disparité par rapport aux autres pays européens. Sans prétendre résoudre ces problèmes de communication entre parents et adolescents, ces quelques questions, proposées par Nathalie de Boisgrellier, coach en parentalité depuis plus de 20 ans, peuvent néanmoins aider à stimuler le dialogue. Il s’agit de questions ouvertes, permettant d’engager un échange vivant, positif et constructif.
1Faire prendre conscience à son ado du beau et du bien
De quoi es-tu fier ?
Quel a été ton moment préféré de la journée ?
Qui as-tu aidé ?
Qu’est-ce que tu as fait de positif ?
Qu’as-tu trouvé de beau ?
Qu’as-tu fait de beau ?
Qu’est-ce que tu as créé ?
2Aider son ado à résoudre un problème
Qu’est-ce que tu t’es dit ?
Qu’as-tu voulu faire ?
Qu’est-ce qui marche ?
C’est quoi la règle ?
Comment as-tu réussi ?
De quoi aurais-tu besoin ?
3Inviter son ado à coopérer
Que pourrais-tu faire pour que cela n’arrive plus ?
Quelle est ton idée pour résoudre cette question ?
Sur quoi t’engages-tu ?
Que penses-tu du fait d'aller présenter tes excuses ?
Penses-tu que c’était une bonne idée ?
Comment pouvons-nous t’aider ?
Pratique