1La géopolitique du pape François dans un monde en guerre
Le site du journal italien Domani publie un entretien audio avec Giovanni Maria Vian, qui fut directeur de L’Osservatore Romano de 2007 à 2018. Désormais professeur de philosophie patristique à La Sapienza, la grande université publique de Rome, l’intellectuel italien continue à suivre attentivement le pontificat du pape François. Après avoir publié dans la revue Scenari une analyse approfondie de la stratégie géopolitique du pontife argentin, il revient dans ce podcast sur l’activité de la diplomatie pontificale face à la guerre en Ukraine, sur laquelle le pape a déjà effectué "plus de 80 interventions" depuis le début de l’offensive russe, le 24 février dernier. Tout comme Benoit XV durant la Première Guerre mondiale, le pape François tente de parler à tous les acteurs de cette guerre, ce qui lui vaut de nombreuses critiques, car il s’agit d’une "mission presque impossible". "François ne se revendique pas pacifiste, mais il n’aime pas le concept de guerre juste et refuse tout usage politique de Dieu. Cela le différencie du patriarche de Moscou qui bénit la guerre", précise l’historien italien. Il revient aussi en détail sur les médiations des papes, qui sont nombreuses depuis la chute des États pontificaux en 1870, qui ont fait perdre au souverain pontife son pouvoir temporel mais lui ont aussi donné la liberté d’agir comme un arbitre plus neutre. Même Bismarck, pourtant persécuteur des catholiques en Allemagne, fit appel à Léon XIII pour arbitrer un conflit de souveraineté sur des eaux maritimes. Aujourd’hui, "le pape François est très politique", et avec ses initiatives sont parfois imprévisibles : "il donne beaucoup de travail à la Secrétairerie d’État au dicastère pour la Communication", confie Giovanni Maria Vian, avec un certain sens de l’ironie, dans la mesure où il fut lui-même écarté du journal du Saint-Siège en raison de son opposition à la réforme de la communication.
2"Il y a des femmes qui ne servent qu'à nettoyer l'église", déplore un membre du dicastère pour les Évêques
María Lía Zervino, une des trois femmes membres du dicastère pour les Évêques, évoque son nouveau travail au sein de la structure, qui commencera le 22 septembre. À la tête de l'Union mondiale des organisations féminines catholiques (UMOFC) depuis quatre ans, la laïque argentine espère "qu'il y aura un effet domino et que le reste des structures de l'Église reproduira la collaboration des femmes dans les organes de décision". Mais, tempère-t-elle, "les femmes ne doivent pas entrer dans l'Église en disant : “Me voici”, car ce serait aussi du cléricalisme". Il ne s’agit pas en effet de réduire la "sphère de pouvoir" des évêques, mais de contribuer à l’Église "à partir de notre nature féminine". María Lía Zervino entend apporter au dicastère "ce que veulent les femmes laïques, ce qui les fait particulièrement souffrir et ce dont elles rêvent pour l'Église". Citant l’observatoire mondial de l’UMOFC, elle déplore que, notamment en Afrique, "il y a des femmes qui ne sont utilisées que pour nettoyer l'église, qui sont surveillées et contrôlées". "Cela fait très mal", s’attriste-t-elle. Il s’agit aujourd’hui de transmettre un autre message que le message patriarcal, "qui nous rend coresponsables d'une Église synodale, sans chercher de coupables". María Lía Zervino a été nommée par le pape le 13 juillet 2022 au sein de ce dicastère dont les membres étaient systématiquement des hommes et principalement des cardinaux ainsi que des évêques. Leur travail consiste notamment à évaluer le profil des prêtres ou des évêques pour un diocèse dont le siège est vacant.
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